Voilà, votre décision est prise, cette année, vous vous lancez dans la randonnée écossaise et votre choix s’est porté sur la West Highland Way (très bon choix au passage). Voici les quelques petites infos que je peux vous donner suite à mon expérience. Bien entendu, je ne suis pas une professionnelle de la randonnée et ce ne sont que des petits trucs que je vous donne, qui pourront vous aider et répondre à certaines de vos questions.
Quand faire la West Highland Way ?
Il n’y a pas de bon ou de mauvais moment pour marcher la West Highland Way. Tout dépend de vous, de vos envies. Cela dit, il y a quand même quelques facteurs à prendre en compte.
La haute saison pour faire de la randonnée en Ecosse s’étend d’avril à octobre. Avril et mai peuvent être très imprévisibles au niveau du temps. Il peut pleuvoir, neiger, venter avec des températures plus que fraîches comme il peut faire magnifiquement beau et limite caniculaire (c’est à dire 20 degrés, nous sommes quand même en Ecosse). Le temps est aussi très instable donc vous pouvez accumuler tout ça en une journée ! Du fait des vacances de Pâques et des nombreux congés de mai, cette période de l’année peut être très busy busy…
Juillet et août apportent leur lot de touristes et de midges. Les randonneurs du monde entier se retrouvent sur le sentier et j’ai trouvé très amusant de se suivre les uns les autres et de se retrouver le soir autour d’un verre et de partager notre expérience. Mais encore une fois, je n’insiterai jamais assez sur le cauchemar que peuvent être les midges. L’Ecosse est un pays qui se mérite. Et il peut pleuvoir pas mal à cette période de l’année.
L’automne est une bonne saison si vous voulez éviter les marcheurs du dimanche et les midges voraces. Il peut faire très froid durant la nuit mais les journées sont généralement douces et assez sèches.
En revanche, si vous voulez marcher en hiver (de fin octobre jusque fin mars), mieux vaut vous préparer et vous équiper correctement. Il peut y faire très beau et très froid mais aussi très humide (entre neige et pluie) et particulièrement venteux. Le vent bien froid qui vous glace jusque dans les os et que pas grand chose ne peut réchauffer. Mais voir Glen Coe blanc de neige briller au soleil peut être une magnifique récompense.
Une autre chose à considérer si vous voulez marcher en hiver est le temps de jour que vous allez avoir. L’Ecosse est très au nord, bien plus qu’on ne l’imagine, et les journées d’hiver sont beaucoup plus courtes qu’en France. De novembre à février, le soleil ne se lève qu’entre 7 et 9h du matin et ne couche entre 15h et 17h. Ca laisse assez peu de temps de jour pour crapahuter dans des sentiers parfois escarpés.
En faisant la balance entre le nombre de randonneurs, la météo, les midges, les hébergements… les mois pendant lesquels il est le plus facile de marcher la WHW seraient juin et septembre. Mais encore une fois, ça dépend de ce que vous voulez accomplir.
Où dormir ?
Dormir n’est pas un problème le long de la WHW. Vous aurez le choix entre hôtels de luxe, B&Bs charmants, auberges de jeunesse, refuges pour campeurs ou d’ailleurs n’importe quel carré d’herbe qui vous tentera si tant est que vous respectez le code du parfait petit campeur dont je vous parlerai un peu plus tard.
Ayez en tête que certains mois sont très occupés et qu’il vous faudra réserver – parfois des semaines en avance – votre hébergement si vous voulez dormir dans un bon petit lit douillet. Certaines étapes sont plus fournies en hébergements que d’autres, surtout au début du chemin, quand les étapes sont des villages dignes de ce nom. Ça demande pas mal de planification et ne laisse pas beaucoup de place à l’improvisation mais vous évitera de porter une tente tout du long. En hiver, certains campings, refuges et autres sont aussi fermés, donc renseignez-vous.
L’hébergement en Ecosse peut revenir assez cher pour des chambres pas de toute première jeunesse. Mais à la fin d’une longue journée de marche, un lit, une douche et un sourire sont tout ce dont les randonneurs ont besoin. La plupart des établissement le long de la WHW sont équipés d’un endroit où accrocher ses vêtements mouillés et boueux, ce qui est très pratique.
Si vous voulez vous la jouer plus roots, le camping et les refuges pour randonneurs, appelés bunkhouses, sont une bonne alternative au niveau budget. Bien sûr, il vous faudra porter votre tente et parfois votre équipement de cuisine, mais vous aurez l’avantage de pouvoir marcher à votre rythme. Les campings et bunkhouses offrent douches, parfois des lits avec ou sans draps, sont équipés d’une cuisine ou se trouvent à proximité de pubs/restaurants.
Où manger ?
Quand on marche toute la journée, notre estomac ne fonctionne pas vraiment de manière habituelle. Généralement, le petit-déjeuner sera votre moteur principal de la journée. Il vous donnera l’énergie nécessaire pour tenir une grosse partie de la journée. Si vous dormez en B&B ou en hôtel, vous aurez souvent la chance d’avoir un scottish breakfast qui vous permettra de bien commencer votre journée.
Certains hébergements fournissent des packed lunches, petits sachets avec sandwiches, chips, jus de fruits et biscuits, préparés spécialement pour les marcheurs. Très pratique quand on prend en compte qu’entre chaque village, il n’y a rien du tout pour se ravitailler et certaines étapes ne proposent pas forcément d’endroit pour se nourrir. Ayez toujours avec vous des snacks à grignoter au cas où. Barres de céréales, fruits et viandes séchés sont mes préférés. Vous trouverez des petites supérettes assez facilement jusqu’à Tyndrum. Après cela, il faudra attendre Kinlochleven soit un ou deux jours avant de retrouver un magasin pour refaire le plein.
Le soir, j’adore me poser dans un pub pour décompresser et faire le point sur la journée. Chaque étape a au moins un ou deux restaurant/inn/pub dans lequel les randonneurs se retrouvent autour d’une pinte, d’une carte, d’un jeu. C’est un bon moment pour socialiser (ou pas).
Petit point argent
La WHW est un sentier à travers la campagne écossaise : vous ne trouverez pas de banque au beau milieu des Devil’s Staircase ! Prévoyez votre budget. La plupart des magasins et même les hébergements ne prennent pas la carte donc ayant toujours suffisamment de monnaie sur vous. Une bonne partie du sentier (De Dryden à Crianlarich) n’a pas de distributeurs, gardez cette info en tête.
Qu’emporter ?
Le cauchemar de tout randonneur amateur : le moment de faire son sac. Qu’est-ce que je dois prendre absolument, combien de pantalons j’emporte, je veux lire les Misérables mais j’ai peur que ce soit trop lourd… Sachez-le, la première fois que vous faites votre sac, vous allez forcément oublier quelque chose mais prendre d’autres qui ne serviront à rien. Il est aussi très tentant de prendre plein de petits objets qui vous paraissent peu lourds, mais il faut savoir s’arrêter avant de se retrouver avec un sac d’une quinzaine de kilos. C’est en randonnant qu’on devient randonneur. Je vais essayer de lister certaines choses qu’il me semble nécessaires mais ma randonnée n’est pas la vôtre et vous trouverez peut-être des choses superflues ou d’autres manquantes.
Choisissez bien votre sac. Il doit être suffisamment grand mais pas trop. Avant de partir dans la nature, amusez-vous à ajuster les sangles, les bretelles et la ceinture pour que vous puissiez porter le poids sur vos hanches et pas sur vos épaules. Si vous décidez de camper, un sac de 65 à 75L est largement suffisant. Si par contre vous vous payez le luxe de B&Bs, alors 40L sont suffisants. Essayez de trouver une capote de sac. J’appelle ça comme ça, mais en réalité, il s’agit d’un accessoire qui se met sur le sac pour le rendre imperméable. Ca évitera la mauvaise surprise le soir, après une journée de pluie, de découvrir que toutes vos affaires sont trempées.
Vos chaussures… Ah, les chaussures. C’est sans doute la chose la plus importante en randonnée. Elles doivent vous offrir confort, sécuriser vos chevilles, assurer une imperméabilité parfaite et garder vos petits petons au chaud. Si jamais vous n’en avez pas, achetez les plusieurs semaines en avance afin de pouvoir les travailler. Vous éviterez les cloques et ampoules. Une semaine de randonnée n’est tout simplement pas le moment de marcher avec des nouvelles chaussures. Demandez conseil à votre pharmacien vendeur de chaussures.
Les chaussettes de randonnée sont étudiés spécialement pour laisser respirer les pieds et sécher très vite. Pas besoin donc de prendre une paire par jour. Pour une dizaine de jours, 4 paires sont suffisantes.
Il peut être utile d’avoir une seconde paire de chaussures légères. Des claquettes, des sandales ou ballerines pour les soirées. Vos pieds vous en remercieront. Ils ont passé leur journée à mariner dans vos grosses chaussures et quand vous vous posez, ils seront ravis de retrouver un peu de liberté.
Ayez en tête que marcher la WHW, ce n’est pas un défilé de mode ! Oui, les vêtements de rando sont moches et difformes, mais ils sont imperméables (Ou sèchent vite), légers, respirables et fonctionnels. C’est tout ce qu’ils ont besoin d’être. Le temps en Ecosse est variable, très variable. Le système de couche est pratique. Une couche fine de base pour absorber la transpiration, une ou deux couches pour tenir chaud. Deux couches de chaque et une veste imperméable et coupe-vent suffiront. Alternez-les, ou mettez-les tous en même temps, adaptez les en fonction des saisons. Mesdames, investissez dans un soutien-gorge de sport qui respire et est plus confortable.
Un short est agréable pour marcher pendant les mois chauds (Mais laisse plus de peau découverte pour les midges) mais ayez tout de même un pantalon. Certains ont une fermeture éclair au niveau des cuisses ce qui leur permet d’être modulables. Très pratique. Ne vous amusez pas à marcher avec un jean. Ils sont lourds, ne sèchent pas vite, deviennent très froids et peuvent causer des gênes dues aux frictions par endroits. Chapeau et gants sont indispensables.
Si vous campez, prenez une petite serviette qui sèche vite, un savon solide (Qui peut servir pour laver les vêtements aussi), un rouleau de papier toilette et une petite pelle pour enterrer toute preuve, des tablettes de purification d’eau. De manière générale, une brosse à dents, un petit tube de dentifrice, un peigne, de la crème solaire et un système anti-moustiques suffiront.
Pour la trousse de premier secours, en plus des évidents pansements (normaux et pour ampoules), bandages, compresses stériles et antiseptiques, pince à épiler et ciseaux, prenez aussi du paracétamol et de quoi gérer les maux d’estomac.
Si vous campez, emportez tente compacte (Oubliez la tente 2 secondes !), sac de couchage, petit réchaud si vous comptez cuisiner vous-même. Les tapis de sol peuvent être utiles pour protéger de l’humidité et du froid.
Une gourde, lampe de poche, un sifflet d’urgence sont indispensables dans tous les cas. Le téléphone peut être utile mais sachez que dans certaines zones, vous ne capterez pas.
Le reste, livres, appareil photo, carnet de notes/croquis, lunettes de soleil,… sont à votre bon plaisir mais n’oubliez pas, vous allez devoir les porter !
Bon à savoir…
Les services de transport de bagages
Très utile si vous ne voulez pas porter votre sac, certaines compagnies proposent de récupérer vos bagages le matin et les transportent jusqu’à votre prochaine étape ou le point de dépôt le plus proche. Je n’ai pas le prix de toutes les compagnies, mais il me semble que ça tourne autour d’une quarantaine de livres pour toute la WHW. Vous pouvez aussi joindre le service au milieu de la randonnée si vous vous rendez compte que porter votre sac est trop difficile.
AMS Scotland Limited sont les plus connus et on croise souvent leur camionnette le long de la route. Il y en a d’autres : Travel-Lite et Ginger Routes, spécialisée dans la WHW.
Je n’ai pas le temps, l’envie, le courage de marcher la WHW en entier
Il est relativement facile de ne marcher qu’une partie de la WHW grâce aux transports qui sillonnent le sentier. La liste ci-dessous n’est pas exhaustive mais vous aiguillera sur où chercher les informations.
Plusieurs compagnies de bus et de train font la route mais attention, toute une partie n’est pas accessible en transport en commun. Vous aurez facilement des bus entre Glasgow/Milgavie jusque Drymen. Après, ça, la route longe le Loch Lemond sur la rive ouest, tandis que la WHW sillonne la rive est. Après Bridge of Orchy, les transports sont beaucoup plus rares : le train ne s’arrête plus jusque Fort William et les bus ne rejoignent plus que le village de Glencore qui est n’est pas exactement sur la WHW avant de rejoindre Fort William aussi.
Voici une liste des compagnies de bus qui rejoignent les différentes villes : First, Scottish Citylink, Stagecoach, Shiel Buses, McColls. Pour les trains, il y a Scotrail.
Si je veux encore plus me renseigner ?
Le site officiel de la WHW, en anglais, offre toutes les informations nécessaires, liste les hébergements, donnent des indications sur le chemin… On peut y passer des heures ! Le site Walking Highlands donne pas mal d’hébergement et de détails sur les marches entre chaque étape.
Si jamais vous souhaitez des brochures, à Milngavie, vous trouverez le West Highland Way Information Centre. Vous pourrez y prendre le guide officiel de poche de la WHW qui recense certains hébergements, les moyens de transport, indique où trouver les distributeurs, certaines balades autour de la WHW, les petites choses à respecter… Ils ont aussi une boutique pour toutes ces petites choses que vous auriez pu oublier.
Et ma bible de la WHW : le guide de Charlie Loram, West Highland Way. Ce livre est pour moi un must-have : il y a des renseignements sur chaque village, les endroits où dormir, où manger, où se ravitailler, les cartes ultra détaillées de la marche, des conseils, des informations sur la faune et la flore… Tout tout tout ce que vous pourriez avoir envie de savoir sur la WHW. La dernière édition (5ème) date de 2013 donc assez récente.
Allez, en route, et racontez-moi vos aventures !
super destination, les photos sont vraiment top
Est-il possible de trouve le guide de Charlie Loram en français ?
Je ne pense pas qu’il existe en français non. Mais il est très facile à comprendre et avec beaucoup d’illustrations notamment des cartes très détaillées dessinées à la main. Il est vraiment très bien fait et aucun soucis de compréhension.
Ok, merci. =)
Merci beaucoup pour toutes ces infos ! J’espère partir en juin où en août pour faire une partie de la Whw et ton article est une vraie mine d’or !
Bonjour !
Merci pour cette mine d’informations, j’essaie de déterminer si côté budget je vais pouvoir faire cette randonnée en septembre avant de quitter le pays ou pas. Puis-je te demander combien approximativement tu avais prévu pour hébergement /nourriture sur la totalité ? Je ne compte pas camper, mais dormir dans des auberges, au moins cher possible, et préparer mes repas/snacks moi même le plus possible 🙂
Merci par avance !
Bonjour,
Il y a un mois, ma compagne et moi préparions un petit séjour pour Edinburgh. Depuis longtemps j’avais envie de découvrir l’Ecosse et pour commencer, la Capitale. Et quelle découverte ! Il est difficile de décrire ce que nous avons ressenti dès que nous avons posé le pied sur Waverly Bridge. Quelle vision fantastique ! Vous savez le moment où les violons s’emballent dans un film lorsque le héros pénètre dans un endroit féérique pour la première fois…C’était ce sentiment-là.
Pour « organiser » ce départ, j’ai sillonné les sites internet, regardé des plans, envoyé des mails, réservé des visites etc…J’ai regardé nombre de reportages et lu autant d’articles sur l’Ecosse et Edinburgh mais aucun ne m’a fait autant rêver que le blog de French Kilt.
Je tenais donc à féliciter toute l’équipe qui fait vivre ce blog. Vos récits sont très bien écrits, passionnants et vos photos magnifiques.
Il doit me rester deux ou trois articles à lire mais j’ai dévoré chacun de ceux déjà parcourus. Celui relatant de votre épopée sur la WHW est particulièrement beau et je dois vous avouer que j’ai voyagé avec vous. Tout en lisant vos péripéties, j’avais l’impression de ressentir les odeurs, l’ambiance dans les pubs, de me gratter avec vous lorsque vous étiez assaillis par les midges. C’est tout simplement passionnant.
Grâce à vous, nous prévoyons d’entreprendre cette aventure avec un couple d’amis. Vous avez réussi à éveiller cette envie. Bravo !
Plus que charmé, j’ai été absolument émerveillé par Edinburgh. Tout m’a plu. C’est un véritable joyau. Je pense que ce qui m’a le plus conquis, ce sont les habitants. Tous ont été d’une extrême gentillesse. Je me souviens particulièrement de ce couple de séniors qui a pris 10 minutes de son temps pour quitter l’arrêt de bus et parcourir quelques rues en nous donnant quelques indications et en cherchant à nous connaître un peu. Déboussolant ! Avec le recul, je regrette de ne pas leur avoir demandé une photo avec eux tant j’ai ressenti de la chaleur humaine en leur présence : j’en frissonne encore.
Ce « Hellowwww » chantant qui respire la bienveillance, offert par une petit dame tout en échangeant un sourire dans une ruelle perdue autour de Dean Village..
La passion du chauffeur du « Gallery Bus » qui nous a carrément fait une visite guidée de la ville jusqu’à notre destination en nous recommandant des endroits hors des sentiers battus…
Cette sensation-là, j’en ai retrouvé la sensation dans vos écrits. Vous parvenez bien à la retranscrire. Chapeau !
Un seul regret : C’était trop court ! Comme dirait Terminator, je reviendrais…
Je me doute qu’alimenter un tel blog nécessite du temps et de l’envie et j’espère pouvoir me délecter de vos récits encore longtemps.
Au plaisir de vous lire encore et encore…
Fred.
Hello Fred !
Merci pour ce superbe commentaire, très touchant. On partage complètement ce que vous dites sur le charme de l’Ecosse et on espère que vous reviendrez bien vite !
Salut
Je pars faire la rando avec une amie.
Comment ça se passe pour le ravitaillement en eau ? C’est pareil que pour la nourriture?
En tout cas merci beaucoup pour cet article