Le Loch Lomond… Ce nom vous dit quelque chose, pas vrai ? Si vous êtes fan de la bande dessinée Tintin, vous vous souviendrez qu’il s’agit du whisky préféré du capitaine Haddock (bien joué, vous avez de sacrées références culturelles). C’est aussi le plus grand loch d’Ecosse, une véritable mer intérieure qui s’étend sur plus de 71 km², à l’ouest du pays, à une petite demi-heure de Glasgow en voiture ou en train.
Le week-end dernier, j’ai concocté le programme parfait pour une journée inoubliable au Loch Lomond, afin de faire plaisir à mes amis parisiens de passage en Ecosse. Avant de vous livrer mes petits secrets, je vous demande de vous plier à une règle : profiter de cette expérience en faisant fi de la météo. Le Loch Lomond est d’une beauté changeante, qu’il faut savoir apprécier par tous les temps.
Si on a des amateurs de croisières sur les lochs, pour bénéficier d’un point de vue différent, vous pouvez embarquer sur celle-ci à partir de Balloch.
S’offrir une croisière sur le Loch Lomond à bord du Margaret
Notre escapade commence par le petit village de Balmaha, et plus précisement son port de plaisance. Entre mai et octobre, il est possible de s’offrir un tour de bâteau pour 5£ sur le Loch, à bord du Margaret, pour rejoindre Incailloch, l’ilôt qui fait face à la rive Est du lac. La traversée ne dure que quelques minutes mais le paysage est époustouflant : vue imprenable sur la Conic Hill, un sommet montagneux qui se pare d’une jolie couleur orangée lors de la belle saison. Les eaux calmes du Loch zigzaguent entre les îlots verdoyants, et on se prend à rêver des Everglades.
Peaufiner son bronzage sur Inchailloch
Une fois débarqué sur l’ilôt d’Incailloch, on grimpe quelques marches avant de s’enfoncer dans une forêt chatoyante, où toutes les nuances de vert se superposent. On peut se perdre dans les fourrés, ou suivre l’itinéraire de randonnée qui mène à une superbe plage de sable fin. L’endroit est prisé des campeurs aguerris, malgré les infrastructures sommaires : avis aux plus courageux d’entre vous ! Une semaine au vert, loin de toute agitation, à la Robinson Crusoé… Ca laisse rêveur. Mais si, comme moi, vous êtes du genre délicat(e) (non, je ne peux pas vivre sans mon oreiller mémoire de forme), l’aventure peut aussi se résumer à une sieste face au Loch, bercée par le clapotis de l’eau. J’ai même réussi à bronzer, si, si.
Observer les bêtes féroces du Loch Lomond dans leur habitat naturel
Le Loch Lomond abrite une faune très riche, et les bons jours, il est possible d’apercevoir des cerfs, des aigles, des renards et… des loutres ! Mes recherches ne se sont pas révélées très fructueuses, j’ai seulement réussi à identifier un groupe d’oies grises et deux cygnes peu farouches, visiblement intéressés par mon goûter. Pour se consoler de rentrer bredouille, on peut visiter le « Visitor Centre » de Balmaha, qui propose une petite exposition permanente et gratuite sur la habitants à pattes et à plumes du Loch Lomond.
Manger les meilleurs scones de tout le Royaume-Uni
Pour la deuxième partie de notre périple, nous partons à Luss, sur la rive ouest du Loch. L’environnement y est moins sauvage qu’à Balmaha, plus propice à une longue balade tranquille le long du lac ou d’une des petites rivières adjacentes. Les rues sont décorées de minuscules cottages fleuris, de coffee shops cosy et de magasins souvenirs. C’est l’endroit parfait pour une petite pause gourmande au « Coach House Coffee Shop ». Cet établissement s’est forgé une réputation d’excellence auprès de la communauté française de Glasgow : on y servirait les meilleurs scones de tout le pays, crème fouettée bien épaisse et confiture maison pour couronner le tout. Vous m’en direz des nouvelles. Disclaimer : je ne les ai pas goutés personnellement parce que ma came à moi, c’est le carrot cake.
Se balader dans un cimetière
Une fois rassasié(e)s, reprenez votre balade en direction du sud du Loch. Vous tomberez sur la plus charmante des églises, la Luss Parish Church. Elle siège sur la rive du Loch depuis 1 500 ans, son jardin fait office de cimetière. Ce n’est pas un lieu où j’aime particulièrement flâner, d’habitude, mais il règne dans ce petit cimetière une atmosphère poétique, comme ci le temps s’était arrêté à l’époque de la dynastie des Stuart. J’ai passé de longues minutes à déchiffrer les patronymes aux accents gaéliques et à imaginer à quoi ressemblait la vie au bord du Loch, il y a plusieurs siècles de cela. Une gentille dame du coin m’a expliqué que l’église était très prisée pour les cérémonies de mariage, l’été. Ce jour là, nous étions seuls face à l’immensité du lac. J’espère que ce sera le cas, pour vous aussi, car ce voyage dans le temps reste mon souvenir favori de cet après-midi de septembre, à Luss.
Incarner Lady Mary Crawley le temps d’une promenade à la Cameron House
La Cameron House est un ancien manoir, construit au 18ème siècle et transformé il y a quelques années en hôtel de luxe. Cette demeure tire son nom du celte Cam Sron, « nez tordu » en français, qui fait référence à la forme courbée de la rive du Loch à cet endroit. Le bâtiment actuel est un mélange des genres, où le contemporain se frotte à l’ancien, pour un résultat assez… étrange. Si le manoir ne m’a pas particulièrement plu, j’ai vraiment adoré son parc, grande étendue verte au bord de l’eau. Il a un petit côté Downton Abbey, on se lancerait presque dans une partie de cricket avec Maggie Smith. Autre bonne raison de passer à la Cameron House, Jean-Yves, notre expatrié passionné de cuisine, avait été bluffé par sa soirée à la table du chef Martin Wishart. Je n’ai pas tenté l’expérience lors de ma dernière journée au Loch, mais je compte bien m’offrir ce petit plaisir lors de ma prochaine fugue au Loch Lomond.