French Kilt reprend aujourd’hui de l’activité, avec un excellent « article invité »! Quand Gabrielle m’a parlé de son expérience de voyage en Ecosse – un mois seule, avec sa tente – je me suis dit que ce serait un témoignage qui allait vous intéresser. Je lui laisse donc la parole : tous les mots et les photos sont les siens, et je transmettrai toutes les éventuelles questions que vous lui enverrez.
Gabrielle est photographe et auteure. Pour découvrir son travail et suivre ses aventures, je vous invite à consulter son compte Instagram. Gabrielle, grand merci à toi !
Pour découvrir l’Ecosse, Gabrielle a choisi le camping
Alors que ça faisait des mois que je n’étais pas sortie de Paris et que je commençais à oublier à quoi ressemblait un brin d’herbe, j’ai décidé de partir en Ecosse. C’était durant l’été 2017. Je voulais partir longtemps, je voulais être en pleine nature et je voulais de l’aventure.
J’ai fait le choix d’un voyage en mode camping, idéalement camping sauvage. Au-delà de l’avantage de réduire certains coûts, ça répondait à mon besoin d’être au plus près de la nature et d’un peu de frissons.
Je suis restée quatre semaines en Ecosse, jour pour jour. J’ai passé 15 nuits en camping, une à l’hôtel, deux en BnB, une dans ma voiture, et le reste en auberge de jeunesse. J’ai parcouru 3000 kilomètres entre les Lowlands et les Highlands, avec une conduite à gauche haut la main qui serait presque devenue une seconde nature – si on ne compte pas ce matin-là où, la tête ailleurs, j’ai roulé à droite pendant plusieurs minutes et testé mon instinct de survie en voyant débouler une voiture en face de moi.
Voici mon itinéraire :
Mon premier stop fut Edimbourg où je suis restée quatre jours, le temps de visiter la ville, retrouver une amie expatriée là-bas et me familiariser avec le pays. Puis, une fois la voiture de location récupérée, j’ai pris la direction du Sud. Dans les recherches faites avant de partir, il n’y en avait souvent que pour les Highlands… donc de façon parfaitement logique, j’ai choisi de commencer mon roadtrip par les Lowlands.
Camper seule en Ecosse : comment on fait ?
L’art de s’organiser pour camper en Ecosse
J’avais lu un peu partout à quel point c’était facile de camper en Ecosse, qu’on pouvait faire ça n’importe où, du moment qu’on ne laissait rien derrière soi. Un peu naïve, j’ai quitté Edimbourg pour Eyemouth en milieu d’après-midi avec en tête une projection idéalisée de moi montant ma tente face à une vue splendide, en pleine nature avec personne aux alentours.
Première nuit dans ma voiture entre Kelso et Jedburgh
Je suis arrivée dans le petit port de Eyemouth vers 18h et après avoir fait un tour de la ville et des environs, j’ai constaté que je ne pourrai bien évidemment pas dormir là. Pas démotivée pour autant et toujours avec ma belle image en tête, j’ai repris la route en direction de mon étape suivante : Paxton House. Sauf que, après avoir passé la frontière avec l’Angleterre pour la retraverser ensuite, les Lowlands me sont apparus comme la campagne française : des champs cultivés à perte de vue avec de temps à autres un village. Autrement dit : que des propriétés privées. A 21h, alors que j’étais arrivée à Kelso et que j’avais déjà grillé deux étapes de mon voyage, je me suis mise à passer des coups de fils en espérant trouver un hôtel. J’ai découvert à ce moment que trouver une chambre de libre un samedi soir était mission impossible. Ma belle image s’est évaporée pour laisser place à de l’agacement et… de l’angoisse.
Demi-tour, prête à abandonner, j’ai commencé à rouler en direction d’Edimbourg pour aller dormir chez une amie qui m’avait laissé ses clés, au cas où. Tant pis pour l’aventure.
Bon, ça a duré 4 minutes. Toujours agacée, j’ai refait demi-tour : « Non, tu es venue pour camper et c’est maintenant. »
Ma 3ème étape grillée, j’ai poursuivi mon chemin vers Jedburgh pendant que la nuit commençait à tomber et scrutant la campagne à la recherche du moindre endroit où je pourrai me garer et potentiellement installer ma tente.
Soudain, j’ai aperçu un petit chemin goudronné sur ma gauche vers lequel j’ai bifurqué illico. Après quelques mètres, celui-ci était condamné sur une portion, avant de rejoindre à nouveau la route d’où je venais. L’endroit était assez isolé et discret, malgré la présence de quelques habitations. Il y avait un petit pont, entouré de végétations et surplombant un mignon ruisseau. J’ai décidé de passer la nuit là, consciente du fait que je ne trouverais probablement pas mieux.
J’ai fait le tour en me demandant si je pouvais installer ma tente, mais j’étais flippée par la présence de maisons à proximité. 22h, déjà 5h de route au compteur, j’allais dormir dans ma voiture.
J’étais super excitée – voilà l’aventure ! J’ai essayé d’être le plus discrète possible et de ne pas me faire remarquer. J’ai fini par m’endormir vers 1h du mat.
Le lendemain, réveil avec le soleil à 5h. Alors que je me préparais un thé, un homme est sorti de la propriété la plus proche sur son tracteur et m’a saluée de loin amicalement. Moins flippée que la veille mais ultra-courbaturée, je réponds en souriant et en me disant « Ma cocotte, dormir dans la voiture, plus jamais. »
Erreur n°1, check. Note pour plus tard : toujours prévoir un plan B.
Première nuit en camping sauvage en Ecosse
Voyager seule quand on est une femme comporte autant de risques que quand on est un homme, mais à ceux-ci viennent s’additionner le fait qu’on est, d’un point de vue extérieur, des cibles plus faciles d’accès.
Le risque zéro n’existe pas : même chez soi, enfermée et pas seule, on peut se faire cambrioler – c’est du vécu.
Avant de partir, on m’a posé des dizaines de fois cette question : « Mais tu n’as pas peur ? »
Le fait est qu’à aucun moment avant de partir, je n’ai eu d’angoisse sur l’idée de camper seule en pleine campagne. Je suis d’une nature prudente, et surtout, quand j’ai envie de faire quelque chose, je le fais. Et là, j’avais envie de faire du camping seule en Ecosse. Voilà tout.
Mais oui, sur place, il m’est arrivé d’avoir peur. Cependant, ça n’a jamais remis en cause mon envie de poursuivre.
J’ai finalement fait ma première nuit en camping sauvage une semaine après avoir dormi dans ma voiture. J’avais randonné dans le Galloway Forrest Park autour du Loch Trool pendant quatre heures. Cette promenade de santé m’avait permis de repérer des coins tranquilles où je pourrai m’installer pour la nuit.
Vers 18h, de retour à ma voiture, j’ai emballé mes affaires et, mon sac d’une tonne sur le dos, je me suis enfoncée dans les bois jusqu’à arriver à l’un des endroits identifiés plutôt. De là, je me suis enfoncée davantage pour me retrouver au bord du Loch : vue magnifique, petits oiseaux qui chantaient, la belle image, enfin !
De l’autre côté de la rive, une famille campait. Leur présence m’a rassurée et en même temps, ils étaient assez loin pour que je sois tranquille.
Une fois ma tente montée, je me suis assise au bord du Loch pour admirer le paysage alentour et me détendre… jusqu’à être alertée par un mouvement dans les bois. Là, j’ai eu peur.
J’ai scruté pour finalement voir un homme débarquer en me saluant de la tête. Sans attendre, je lui ai demandé ce qu’il faisait ici et s’il était seul. Même si ma tension était montée d’un cran, je ne sentais plus la peur. J’ai appris qu’il était avec sa partenaire et ses trois chiens, tout en le jaugeant. Me sentant à l’aise, j’ai fini par lui indiquer un coin plus haut, repéré avant de m’installer. Quelques minutes plus tard, il est revenu avec son amie et leurs affaires. J’ai souri, caressé les chiens puis on s’est séparé dans un salut, chacun vers son espace de campement.
Je n’ai pas eu un sommeil ultra profond comme quand on dort confortablement dans son lit chez soi. Mon corps est resté en alerte et c’était assez incroyable de découvrir ça. S’il y avait eu le moindre bruit bizarre, je me serais réveillée spontanément, prête à réagir.
Le matin, j’ai ouvert les yeux à 5h, à la fraîche, heureuse d’avoir passé cette première nuit et accomplie ce dont je rêvais depuis des mois.
Gagnant en confiance après cette première expérience, ça a facilité les nuits suivantes et j’ai rapidement pris mes marques, pour plus de plaisir et de détente.
A chacune de mes arrivées sur un site de campement, j’opérais une certaine routine.
Je commençais par repérer les lieux en faisant un tour assez important et en répondant à ce genre de questions, qui allaient du confort à la sécurité :
Est-ce que le sol est assez plat ? Est-ce que je vais pouvoir enfoncer les sardines facilement ? Y a-t-il trop de vent ? Y a-t-il du bruit (eau, route…) ? Est-ce que je suis repérable (dans le cas où j’étais vraiment seule) ? Et surtout, est-ce que je me sens bien ici ?
Si tout était ok, je montais ma tente, installais mes affaires, me préparais à manger et organisais la journée suivante.
Il m’est tout de même arrivé à quelques reprises d’envisager de camper dans un endroit et, au dernier moment, de partir car je ne le sentais pas : trop près d’une voix de passage avec vue sur mon campement par exemple, des individus qui me mettaient mal à l’aise ou encore l’endroit était moche et il n’y avait aucun espace où je puisse camper un minimum confortablement. D’autres fois, il n’y avait pas de raison particulière, mais j’ai toujours fait le choix de m’écouter.
Ce que j’ai retenu de mon expérience de camping en Ecosse
J’ai fait quelques erreurs et j’ai appris en chemin. Au final, voici une petite liste qui m’aurait été utile juste avant de partir :
> Se procurer dès son arrivée la carte « Caravan and camping parks map » disponible dans tous les offices de tourisme VisitScotland. Il y en a un peu partout dans le pays et ils fourmillent de documentation sur les endroits à visiter en Ecosse. Si seulement j’avais su que ça existait avant de quitter Edimbourg…
> Privilégier les parcs nationaux en respectant la réglementation locale, notamment dans le Loch Lomond où le camping sauvage est limité en été, et se familiariser avec le Scottish Outdoor Access Code.
> Pour du camping sauvage seule, arriver assez tôt sur les lieux : se donner le temps de faire du repérage et de voir si on se sent bien, avoir un plan B au cas où.
S’il y a des gens déjà sur place, leur parler : ça permet de sentir l’ambiance. Dans le meilleur des cas, on se sent rassuré. Et si non, et ben… plan B.
> Toutes les saisons sont bonnes pour camper, mais il faut se rappeler qu’en hiver, la nuit tombe très tôt : aux alentours de 15-16h en janvier. En hiver, et surtout dans le nord, il n’y a qu’environ 7h de lumière du jour. Il est possible de consulter les heures de levée et coucher du soleil selon la ville et la date sur le site Timeanddate.com.
> Avoir confiance en son instinct, toujours. On ne sent pas un endroit, il fait trop mauvais ? Prévoir un peu d’argent qui permettra s’il le faut de dormir en auberge de jeunesse, en hôtel ou dans un BnB. En un mois de voyage, je me suis permise de dormir à deux reprises dans des BnB, une fois dans un hôtel et quand j’étais dans des villes ou que le site de campement ne me rassurait pas, en auberge de jeunesse. On est là pour profiter avant tout, pas pour se faire la peur de sa vie ou se retrouver dans des conditions totalement inconfortables.
> Ne pas avoir peur de paraître impolie. La politesse ne mène parfois à rien quand on est dans une situation à risque. Je ne dis pas qu’il faut être agressif : à éviter à tout prix. En revanche, ne pas s’empêcher de poser des questions même si (et surtout) on sent qu’elles dérangent ou de foutre le camp sans dire un mot. Pour la plupart, ça peut sembler évident, mais croyez-moi, pas pour tout le monde.
> Ne pas avoir peur non plus de solliciter de l’aide si on en a besoin. La plupart du temps, les gens sont empathiques et peuvent d’eux-mêmes venir vers vous s’ils voient une personne en difficulté. Mais si ce n’est pas le cas, on demande.
Des rencontres et de l’entraide
Plus que tout, camper seule, c’est le bonheur de se réveiller le matin face à une vue magnifique, que ce soit une plage avec la mer au loin, un loch doucement illuminé par les premières lueurs de l’aube, le bruit de la nature qui se réveillent avec vous et surtout, le sentiment que ces instants n’appartiennent qu’à vous. Quand on voyage solo, on a aussi l’opportunité de faire des rencontres qu’on n’aurait pas faite autrement. Ça se passe partout, qu’on soit en auberge, en camping, en randonnée ou encore dans un café. On remarque également l’entraide et la générosité des gens qui croisent notre chemin.
De la générosité à l’entraide
Lors de ma première semaine de roadtrip, après avoir visité Hermitage Castle et alors que je mangeais une banane adossée à ma voiture, un couple s’est approché de moi et a engagé la conversation. J’ai appris qu’ils vivaient à Carlisle et avaient décidé de se balader dans les Lowlands pour la journée. Puis, je leur ai raconté mon voyage roadtrip / camping seule et là, l’homme est allé vers sa voiture pour revenir quelques minutes plus tard avec un gros livre à la main qu’il m’a tendu. C’était un livre de cartes routières de tout le Royaume-Uni, ce qui d’après lui me serait plus utile à moi qu’à eux. Le fait est que trois heures après je m’en servais pour trouver une adresse où je devais dormir le soir même et que Google Maps n’avait pas. Super timing.
A Glasgow, j’ai rencontré Manon. Une jeune femme de 20 ans qui s’était résolue à partir seule découvrir l’Ecosse, n’ayant pu convaincre ses amis de l’accompagner. Elle voyageait en bus et train, dormant d’auberge en auberge. J’ai été ravie de pouvoir l’embarquer en voiture avec moi et l’amener dans des coins où elle n’aurait pas forcément pu accéder en transport en commun. On s’est retrouvées à plusieurs reprises pendant mon voyage, à Oban, Glen Coe ou encore à Skye. C’était cool d’avoir un peu de compagnie et de parler français.
Un dimanche matin, alors que je rejoignais Glen Coe depuis l’île de Mull, j’ai aperçu de loin un auto-stoppeur. Je n’ai pas réfléchi longtemps. Il faisait un sale temps, le coin était sinistre alors j’ai rapidement garé la voiture sur le bas-côté et baissé ma vitre. Jamais de ma vie je n’avais pris d’auto-stoppeur. Une connaissance m’avait raconté son expérience en auto-stop lors de ses voyages et je me rappelle m’être figurée qu’en dehors des légendes urbaines, cela semblait être un monde à part, fait d’entraide.
A mon tour d’aider ! Mon auto-stoppeur s’est avéré être une jeune femme belge. La rencontre fut courte et je n’ai pas pu l’avancer de beaucoup car nos directions étaient opposées. Elle devait rejoindre rapidement Glasgow pour prendre un avion et rentrer en Belgique. Pourtant, j’ai appris qu’elle avait déjà parcouru l’Irlande seule en auto-stop et camping sauvage avant de débarquer en Ecosse pour faire pareil. Je lui ai demandé si elle n’avait jamais galéré pour trouver des coins tranquilles où dormir : « si tu ne trouves pas, tu fais du stop et tu demandes aux gens d’ici, il y aura toujours quelqu’un du coin pour t’indiquer un coin tranquille. » Derrière sa boule à zéro et son doux sourire, je l’ai trouvée bien plus courageuse que moi et suis restée émue par cette rencontre d’un instant.
Se laisser surprendre
Les rencontres les plus surprenantes que j’ai pu faire, je crois que c’était à Inveraray. J’ai débarqué là-bas après deux heures de single track road depuis les Trossachs, dans une humeur de chien. L’auberge n’ouvrait pas avant 15h30 et j’ai passé du temps à attendre, garée seule derrière l’auberge. Je ne sais pas vous, mais moi, les villages où je ne vois pas d’âmes qui vivent, ça m’angoisse. Je lisais un article hypra-intéressant dans un Cosmo acheté à une station-service quand trois motards d’une soixantaine d’années en mode gros cuir ont débarqué. J’ai baissé doucement ma vitre et les ai salués poliment et légèrement angoissée. L’un d’eux a engagé la conversation et rapidement, m’a demandé si je buvais. Je vous laisse imaginer ma tronche. Je me voyais déjà passer la nuit dans cette auberge au milieu de nulle part avec ces trois compagnons de fortune aux allures d’alcooliques et qui n’ont pas dû aller chez un dentiste depuis qu’ils ont 8 ans. La belle image.
Dès que l’auberge a ouvert, j’ai fait mon check-in et me suis barrée rejoindre le centre du village pour m’installer dans un coin tranquille et me détendre. Je suis revenue vers 18 heures pour retrouver mes motards – un quatrième les avait rejoints. Puis, un autre monsieur est arrivé, plus âgé encore, et une heure plus tard, une jeune catalane.
Et ce soir-là, j’ai ri. J’ai ri avec les motards qui se moquaient entre eux d’eux-mêmes. Ils étaient partis le matin de Newcastle pour quatre jours de voyage à moto et prévoyaient de monter jusqu’à Ullapool. J’ai partagé mon repas avec le vieux monsieur et la jeune catalane. Lui, 72 ans, avait décidé de monter au sommet de chaque montage d’Ecosse et il en avait déjà fait un paquet. Elle, 23 ans, était à la fin de son tour de l’Ecosse, prête à bientôt rejoindre Barcelone, affichant sans complexe un nationalisme assumé. On a cuisiné et dîné tous ensemble. C’était chaleureux et improbable, bien loin de l’angoisse ressentie quelques heures plus tôt.
J’ai adoré la mixité de ces rencontres et surtout de constater que j’étais bien loin de certaines convictions communes. Les femmes ne voyagent pas seules ? Faux. En plus de Manon ou encore la jeune auto-stoppeuse belge, j’ai rencontré en auberge une Danoise d’une cinquantaine d’années qui venait pour randonner seule sur la West Highland Way. J’ai aussi croisé une allemande de 22 ans qui, comme moi, voyageait et campait seule. Et au tout début de mon voyage, alors que j’étais à Edimbourg, j’ai échangé avec une Québécoise qui visitait seule l’Ecosse et me proposait de l’accompagner sur une partie de son voyage.
Le fait est qu’en un mois, je n’ai fait aucune rencontre désagréable. Il y a parfois eu des opportunités auxquelles j’ai tourné le dos, sans regret, car je préférais simplement rester seule.
Comment faire des rencontres quand on voyage seule en Ecosse ?
Je ne crois pas qu’il y ait vraiment de règle qui garantisse la bonne rencontre au bon moment. Mais, ce que j’ai retenu, c’est simplement de rester ouvert et de laisser les gens venir vers soi. Après, il y a des lieux ou des configurations qui aident.
En tant que personne seule et faisant du camping, certains viennent spontanément vers vous par curiosité. Ce fut le cas d’un Ecossais un soir où je campais près du Loch Ness qui m’avait vu m’installer et avec qui j’ai tchatché une partie de la soirée. Lui était là avec un ami et il était sur le chemin du retour après une rando de deux jours. Une autre fois, une Anglaise d’une soixantaine d’années m’a interpellée dans un salon de thé où je venais de m’installer. Elle dormait dans le même camping que moi et m’avait reconnue.
En revanche, même s’il m’est arrivée de ressentir par moment de la solitude, je n’ai jamais forcé ma chance pour trouver de la compagnie. Je me suis toujours contentée de saisir des opportunités qui se présentaient et c’est peut-être la raison pour laquelle, au final, je n’ai pas fait de rencontres désagréables.
Ce que j’ai préféré lors de mon mois de camping en Ecosse
A ma grande surprise, d’une façon générale, je crois avoir préféré les Lowlands aux Highlands. Évidemment, les Highlands sont grandioses et méritent amplement le détour pour n’importe quel amoureux de la nature et des grands espaces. Le fait est que j’y retourne cet hiver… et j’ai hâte !
Cependant, j’ai préféré les Lowlands pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait quasi aucun touriste. J’ai pu visiter des monuments sublimes que j’avais pour moi toute seule. Franchement, ça m’a semblé être un luxe, surtout quand plus tard, j’ai débarqué dans les Highlands et affronté la foule touristique, notamment sur l’île de Skye. Par ailleurs, si vous aimez l’histoire, les châteaux et les ruines, vous trouverez définitivement votre bonheur dans la région des Borders.
Voici un top 5 des endroits que j’ai préférés visiter.
Hermitage Castle
Situé dans les Lowlands, ce château immense faits de pierres grises est au centre d’une vallée entourée de douces collines. Évoqué plus haut car c’est là que j’y ai rencontré ce couple qui m’a offert la carte routière, j’ai eu un vrai coup de cœur pour ce château isolé, qui fut l’abri momentané de l’amant présumé de Marie Stuart, James Bothwell.
Dryburgh Abbey
Toujours dans les Lowlands, Dryburgh Abbey est la plus belle ruine d’Abbaye que j’ai pu visiter. J’y ai accédé après une belle randonnée le long de la Tweed avant de traverser celle-ci et rejoindre Dryburgh Abbey. Le coin est isolé, les ruines entourées d’une herbe verte parfaitement taillée. Le soleil et la chaleur en ce début de mois de mai ont ajouté à la magie de l’instant. Les couleurs étaient absolument sublimes.
L’île de Mull
Pas très loin de la très (trop ?) connue Île de Skye, Mull est plus petite et surtout moins visitée. On y accède en ferry, depuis Oban. Elle regorge de petits coins tranquilles et sauvages. Tobermory vaut autant le détour que Portree.
Les chutes d’eau
Les chutes d’eau les plus connues en Ecosse sont sans doute celles des Fairy Pools mais aussi les Mealt Falls sur Skye. Pourtant, j’en ai préféré deux autres et impossible de choisir entre ces deux-là.
Les Bracklin Falls juste à côté de Callander, dans les Trossachs, avec un pont et un point de vue magnifique sur les chutes.
Les Falls of Dochart, moins spectaculaires certes, mais tout aussi superbes : un vrai kif de pouvoir s’approcher au plus près des cours d’eau et on est vite en immersion avec le bruit intense autour de nous.
Randonnée à Glen Affric, aux Dog Falls
Sans doute la randonnée que j’ai le plus aimé. Le temps était estival, il y avait des odeurs et un paysage rappelant le sud provençal de la France. Une mignonne petite chute, j’étais contente de pouvoir rafraîchir mes pieds dans le cours d’eau avant de repartir.
Et pour finir… Un top 5 des endroits où j’ai préféré camper :
Calgary Bay Beach sur l’île de Mull
Camper sur une plage paradisiaque de sable blanc avec une eau turquoise évoquant les Antilles entourée de moutons Black Face, ça n’a pas de prix.
Torridon
Il y a ici un espace dédié aux campeurs et gratuit, entouré d’arbres, avec des commodités où on peut laisser un don pour l’entretien. Le coucher de soleil est un excellent souvenir ainsi que la bande de jeunes ados qui m’ont fait rire. Et je ne parle pas du couple gay de 50 ans voyageant dans une vieille voiture américaine.
Galloway Forest Park au bord du Loch Trool
Pour les Ecossais, le Galloway Forest Park, c’est les Highlands des Lowlands. Un superbe endroit avec des vues étendues, des petits ruisseaux et du relief. C’est là que j’ai expérimenté ma première nuit en camping sauvage.
Loch Ness Bay camping à proximité du Loch Ness et de l’Urquhart Castle
Vue sur les collines, espace étendu et vert… ce genre de paysage digne d’un Disney avec le célèbre Loch Ness à proximité.
Loch Lomond HP, à côté d’Inveruglas, sur la route de la West Highland Way
Dans les Trossachs, l’endroit parfait pour croiser des randonneurs de la West Highland Way. J’y ai rencontré là-bas une jeune femme de Castle Douglas qui avait décidé de faire cette rando avec sa sœur et sa mère après qu’elles aient vu le film Wild. C’était drôle. Il y avait aussi un petit ruisseau mignon, et on était juste à côté du Loch Lomond.
J’espère vous avoir donné envie de tenter l’aventure… Et surtout, je souhaite un bon voyage en Ecosse pour ceux qui partent là-bas, j’y ai vécu un séjour sublime et je ne doute pas un instant que le vôtre le sera tout autant ! Vivement le prochain 😉
Si vous avez des questions, que vous souhaitez creuser un sujet en particulier, vous pouvez les poser en commentaire, je serai heureuse d’y répondre.
Merci Gabrielle !
Chers lecteurs, n’oubliez pas de vous abonner à son compte Instagram ! Et vous, quelle expérience du camping en Ecosse avez-vous fait ?
Super article très intéressant !
Je prévois justement de faire la West highland Way en camping sauvage (le plus possible) et en solo, au printemps prochain.
J’ai fais mon premier voyage seule en Écosse fin septembre dernier parce que justement comme toi, Gabrielle, j’avais besoin de vert et de nature (j’ai fais deux articles sur mon périple sur mon blog https://gladysvblog.wordpress.com/ en anglais par contre).
Je suis complètement tombée en amour avec le pays, c’est pour ça que je veux y retourner plus longtemps.
PS: j’adore Frenchkilt, le blog est vraiment d’une grande aide et pleins de supers articles, continuez comme ça !
Gladys, de Montréal au Canada
J’avais laissé un message sur facebook sans avoir lu complètement l’article….Et après l’avoir lu , je tenais à remercier Gabrielle, les photos sont EXTRA et donnent simplement envie d’en voir plus. Installé depuis peu à Edinburgh, je pense que je vais ramener mon VTT de France et profiter un maximum de ces paysages grandioses.