Je vous parle souvent de musique écossaise, mais je tends à rester dans l’univers « trad ». Aujourd’hui je sors de ma zone de confort et je pars à la rencontre de Terence James, un artiste franco-écossais, installé en France, que vous avez dû entendre récemment puisqu’il a participé à la finale de l’Eurovision ! Si Terence James ne représentera pas la France cette année, il ne manque néanmoins pas d’inspiration pour la suite…
Voici une courte interview, entre une Française en Ecosse et un Ecossais en France, pour apprendre à connaître ce chanteur, à qui on souhaite beaucoup de réussite pour la suite.
Voilà le clip de son titre « Je t’emmènerai danser ». Il a été filmé à Lyon, mais vous repérerez quelques clins d’oeil à l’Ecosse !
FK : Peux-tu nous résumer ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?
Terence James : Mes parents sont écossais, mais j’ai grandi dans le sud de la France, tout en étant entouré de musique. J’ai découvert que j’adorais chanter grâce à une machine à karaoké que j’ai eu, petit, et je suis ensuite entré dans une chorale. Plus tard, j’ai gagné un premier concours de chant et d’écriture à la télévision anglaise, et j’ai pu déménager au Royaume-Uni pour persévérer dans la chanson. J’ai pu faire les premières parties de Tom Jones, et je suis parti en tournée dans le monde entier ! Plus tard, j’ai eu un conflit avec ma maison de disque et j’ai failli raccrocher le micro pour de bon. Mais heureusement, ma fiancée m’a inscrit à The Voice, et j’ai pu aller jusqu’à la demi-finale de la saison 9, avec Amel Bent, c’était fou !
De cette expérience est née mon premier single en français, Je t’emmènerai danser. On l’a écrit avec Ben Mazué, et on y a mis plein de sonorités celtiques pour se rappeler de mes origines. Et c’est cette chanson qui m’a emmené à l’Eurovision…
FK : Justement, pourquoi as-tu décidé de présenter une chanson à l’Eurovision ?
Terence James : L’Eurovision est un concours qui apporte tellement de joie à tellement de personnes, en Europe et dans le monde ! Je regarde ce concours à la télévision depuis tout petit, et j’ai toujours trouvé ce programme fantastique. Alors si je peux, à mon tour, apporter de la joie au monde, c’est avec grand plaisir. C’est pour faire rêver les gens le temps d’une soirée que j’ai accepté d’y participer.
FK : Et alors, comment ça s’est passé ? On sait que tu n’as pas pu passer la barre de la finale, mais que retiens-tu de cette expérience ?
Terence James : Ma soirée de finale s’est super bien passée : on avait une mission, c’était de s’éclater sur scène et d’offrir le spectacle qu’on a bossé. Pour moi le challenge c’était de danser et de chanter en même temps. Je suis fier de moi, je trouve que, pour quelqu’un qui a eu trois cours de danse dans sa vie, ça allait. Après bien sur ça se voit que je ne suis pas danseur ! Mais je suis fier de l’équipe et de moi, et je suis content de ce qu’on a fait…
FK : On a beaucoup aimé le clip de Je t’emmènerai danser. Faire du break-dancing en kilt, pour toi, qu’est-ce que ça représente ?
Terence James : Alors, c’est difficile… Parce que normalement, on n’a rien sous le kilt ! Mais pour l’Eurovision, les danseurs ont du mettre quelque chose sous leur kilt, sinon on n’aurait pas pu passer à la télé… Ils ont vraiment géré, leur chorégraphie était géniale !
FK : Tu chantes en anglais et en français. Quelles sont les différences de ressenti, pour toi, dans chaque langue ?
Terence : J’ai beaucoup plus l’habitude de chanter et d’écrire en anglais. Le français est venu très récemment pour moi. En fait, je ne chante en français que depuis un an. C’est un étrange sentiment, c’est comme si je ré-apprenais à chanter ! Mais pour le moment, c’est par l’anglais que je parviens le plus à faire passer des émotions. J’aimerais pouvoir faire un album 50/50, avec 50% des chants en anglais et 50% des chants en français.
FK : Quel est le cliché écossais que l’on te sert le plus souvent ?
Terence : Alors, en tant qu’écossais, on m’en sert beaucoup, comme tu peux l’imaginer ! On me demande souvent si je porte quelque chose sous mon kilt… La réponse est non, évidemment ! On me demande également si j’aime le whisky, la bière… Oui ! Est-ce que les Ecossais sont tous alcooliques ? Non !
FK : Ah oui, il y en a un paquet ! On me fait la même, ici, mais dans l’autre sens… Sinon, quel est ton endroit préféré en Ecosse ?
Terence : Glasgow, sans hésitation, surtout pour ses habitants : les habitants sont si accueillants et sympathiques ! Sinon, j’adore aussi les environs du Loch Lomond, si sauvage mais si facilement accessible…
FK : Quels coins de France, selon toi, peuvent faire penser à l’Ecosse ?
Terence : Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas du tout là où j’habite ! Je suis dans le sud de la France, et la mer du Nord ne ressemble pas vraiment à la Méditerranée ! Je dirai que la Bretagne ressemble beaucoup à l’Écosse en ce qui concerne les paysages. Mais de façon générale, l’Écosse et la France sont deux pays qui ne se ressemblent pas beaucoup.
FK : As-tu déjà chanté en Ecosse ? Si oui, où et quand ? Si non, aimerais-tu le faire ?
Terence : Oui, bien sûr ! J’ai chanté avec Tom Jones devant 15 000 personnes, c’était fou ! Le concert s’est déroulé à Hamilton, en 2018.
Vers 2016, j’ai également fait une tournée des écoles, chanté dans des centres commerciaux, dans les rues, partout…
FK : Ecoutes-tu de la musique écossaise ? Qui sont tes artistes préférés ?
Terence : Oui ! J’écoute beaucoup Runrig, et The Proclaimers. C’est top !
FK : Quels sont tes projets pour l’année 2021 ?
Terence :Maintenant que l’Eurovision est passée, je peux me concentrer sur mes projets personnels, mon album. J’ai écrit beaucoup de chansons, pour moi, pour vous, et j’ai hâte de vous les présenter !
Merci à Terence pour son temps et pour cette jolie découverte. Vous pouvez retrouver Terence sur les réseaux sociaux en suivant ce lien.
Si vous avez envie d’entendre encore plus de musique écossaise, voici ma playlist ouverte sur Spotify, Bon son d’Ecosse !