Lundi matin, 25 septembre, 7h25. Décollage imminent. Je suis à Sumburgh, au sud de l’île principale de l’archipel des Shetland. Il y a une douzaine de personnes dans le petit coucou qui décolle de la piste minuscule, à moitié envahie par le sable. J’ouvre l’ordinateur que j’ai parfaitement ignoré durant tout le weekend. Les deux ans du blog approchent. Que raconter ? Que disions-nous il y a un an ? Je réalise alors que si je suis assise dans cet avion ce matin, c’est juste grâce au blog, et je prends un moment pour me rendre compte de tous les jolis moments vécus et de tous les gens merveilleux rencontrés grâce à ce petit bout de site qui ne vaut pas un sou.

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La photo est pourrie, mais c’était la vue au moment précis de l’écriture…

Je dois dire que j’ai un petit quelque chose pour les dates. Il y a deux ans, ce jour-là, le premier octobre, nous mettions French Kilt en ligne, après de longues semaines à produire du contenu et à se battre avec WordPress pour obtenir quelque chose qui nous plaisait. Tao et Camille ont inventé le logo et le style graphique du site, j’ai essayé d’imaginer une architecture et des dizaines de catégories plus ou moins cohérentes. On s’en est sortis. On a juste essayé.

Semaine après semaine, nous avons nourri ce petit bébé avec passion et curiosité. Nous avons échangé avec les lecteurs, nous nous sommes dépassés, nous avons reçu des emails étranges. Nous avons parlé du projet autour de nous. Si Tao et Camille ont posé la plume depuis quelques mois, Justine a un jour envoyé un email intitulé “Je débarque à Glasgow et j’ai peur” (no kidding) pour me parler de son déménagement futur en Ecosse. Et puis elle a commencé à mettre la main à la pâte. J’aime l’idée que French Kilt soit un projet à partager.

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Quand j’ai décidé de déménager en Ecosse, créer un blog a été assez logique et naturel. Je travaillais alors dans les médias et j’avais déjà tenu un blog qui parle de voyages, nommé Longs Courriers. J’ai rapidement réalisé qu’il n’existait pas de blog en français exclusivement dédié à l’Ecosse, et rapidement, le nom de domaine fut acheté – oui, c’est vrai, au début je voulais pencher pour Ecosse Toujours (parce que “eh, cause toujours, tu m’intéresses”)  – et hop, on était là. Aussi simplement que ça.

Le travail derrière un site de la sorte, même un peu miteux, est assez colossal. C’est un engagement au quotidien, une réflexion ininterrompue, des dizaines de carnets et de listes, et pas mal d’envies et d’idées qui s’entassent, qui ne se réaliseront peut-être pas. Qu’importe. L’écriture, le traitement des photos – vous avez remarqué, ce n’est pas ma partie préférée – les emails, les relectures, les sempiternels partages sur les réseaux sociaux. Et pourtant, la masse de boulot est parfaitement égale à la masse de fun. Ca peut sonner bizarre, mais une délicieuse soirée, pour moi, c’est être assise face à un clavier avec rien d’autre à faire qu’à tapoter, à raconter une jolie histoire. J’ai toujours l’impression qu’il n’y a que ma maman qui me lit, et pourtant, vous êtes entre six et sept mille à venir nous rendre visite chaque mois, il paraît. Même si je ne fais pas trop gaffe, j’ai été surprise de remarquer que notre page facebook et notre compte Instagram avait franchi le cap des mille copains. Six mille francophones qui aiment l’Ecosse, qui se retrouvent ici pour un petit shoot de paysages poétiques et pas toujours si pluvieux que ça. Merci à vous, merci de partager notre curiosité. Merci à vous d’avoir tendu la main, d’avoir cliqué, d’avoir lu.

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Grâce à vous, j’ai confiance. Grâce à vous, j’ai encore envie. Grâce à vous, j’ai été émue quand vous écrivez des petits mots doux. Grâce à vous, j’ose. Si j’ai commencé à faire des visites guidées, c’est simplement parce que vous l’avez demandé. Si j’ai eu envie de raconter les Hébrides extérieures autrement, c’est simplement parce qu’on m’a susurré qu’il fallait que je continue à travailler mon écriture.

Et maintenant ? Maintenant, on continue les expériences. L’ebook “Eté indien dans les Hébrides extérieures” est fini, je peaufine encore la forme avant de le mettre en ligne ici. L’an dernier, j’en disais : « Si les histoires sont belles, si tout se passe bien, nous aimerions publier quelque chose en commun. Quelque chose qui mêlerait dessins et jolis mots« . Ca m’a pris un an. Mais parfois, il faut prendre le temps.

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Je vais commencer à fouiller la stratosphère à la recherche d’un(e) webdesigner qui pourrait refaire la tête du site. Il serait temps. Justine et moi empilons les idées d’articles et d’expériences. En 2018, j’aimerais faire fi du Brexit et écrire encore plus sur l’expatriation en Ecosse, sur le début d’une nouvelle vie ici, puisque vous êtes si nombreux à nous lire avec ce rêve en tête. Je suis vraiment très curieuse de voir ce qui se passera pour le site cette année. Où va-t-on aller ? Qui va-t-on rencontrer ? Je me réveille, en ce premier octobre, dans mon quartième appartement écossais. Premier matin. Nouveau chapitre. Enfin, je vais pouvoir me remettre sur le site à fond, et commencer à vous raconter mon voyage dans l’archipel des Orcades, par exemple…

Premier coucher de soleil depuis de ma nouvelle chambre...

Premier coucher de soleil depuis de ma nouvelle chambre…

La suite, on va l’écrire avec vous. Ce sont vos questions, vos remarques, qui nous inspirent et qui nous montre le chemin à suivre pour la suite. Alors n’hésitez pas, bombardez-nous !