Curiosité : le Haar est le nom que donnent les Ecossais à une brume formée par des courants d’air chaud au contact de la froide Mer du Nord. C’est un brouillard qui peut être très épais et qui se plaît à apparaître généralement lors des jours chauds sans nuages pour que l’on ne soit pas trop surpris par cette étendue bleue au dessus de nos têtes. Une protection, à l’évidence. Notre première rencontre avec le Haar était parfaite parce qu’on était aux premières loges.
A l’époque, on habitait près de Duddington sur le flanc arrière d’Arthur’s Seat. Le volcan éteint qui trône au milieu de la ville. De la maison (un appartement, le terme maison est utilisé là au sens « foyer » du terme), on était à quinze minutes à pied de Dunsapie Hill, une petite colline à falaises qui surplombe un petit lac juste sous le sommet. De là, on a une très belle vue d’Arthur’s Seat, de la mer, des Pentland Hills, sans le monde qui s’entasse au sommet. Tranquille.
L’apparition subite du haar
En sortant de l’appartement, quelque chose semble bizarre. Je ne vois pas très clairement. Je pense que mes lunettes sont sales, je les essuie, rien ne change.
On soupçonne alors une légère brume. Il est vrai que la météo annonçait le terme mist pour la journée. Et fog pour le lendemain. J’avais trouvé drôle (HAHAHA), cette différenciation.
On arrive sur Dunsapie Hill. Le soleil se couche derrière Arthur’s Seat. Belle lumière orange de septembre. On met en place un Molkky, un jeu de quilles finlandaises, pour jouer sur la colline en attendant le coucher de soleil. On admire la vue.
Et là, on l’aperçoit.
Un épais brouillard qui avance de la mer sur Edimbourg. Il avance vite. On se croirait dans un film catastrophe.
On décide de partir parce que le chemin pour redescendre de la colline n’est pas clair clair et qu’il y a une une falaise qui, je le rappelle, donne sur un loch. (Petit, le loch, mais c’est le nom qu’il porte. J’aurais dit « mare », perso).
Arrivés dans le parc qui nous ramène chez nous, on se retrouve plongés dans le brouillard. Soudain, plus de lumière orange dorée. Tout est sombre. Brumeux. On traverse le parc, on ne voit littéralement rien à dix mètres. On se croit seuls mais soudain on croise d’autres personnes, qui se sont fait surprendre aussi. Des gamins qui jouent au foot, des ados posés sur une aire de jeu. De nulle part surgit un chien, puis son maître.
Séquence surréelle.
La brume allait rester quelques jours.
C’est parfois plus ou moins fort et c’est assez impressionnant de le voir des hauteurs car c’est là qu’on se rend compte que le ciel est bleu au dessus de tout cela, que ce n’est pas qu’une journée grise comme on peut en avoir souvent. C’est le haar.
Et le haar est beau. C’est beau la vie. Pour les grands. Et les petits.
Haar – 5 minutes
Haar + 2 minutes
Voila Dunsapie Hill, où nous étions juste avant l’arrivée du haar.