Voici un épisode du Chardon heureux : les mois de mai et juin, qui s’annonçaient chargés et difficiles, sont passés et se sont globalement bien déroulés. Je viens de compter : j’ai passé 32 jours sur les routes écossaises lors de ces deux mois. Ca ne laisse pas beaucoup de temps pour être à la maison et écrire des Chardons… Mais en juillet, je suis de retour à Edimbourg ! Yay !
Le plaisir de faire plaisir
Cette saison 2019, je l’ai déjà bien répété, allait avoir une saveur nouvelle : fini le salariat, moins de visites guidées dans Edimbourg même, l’opportunité de prendre en charge des groupes sur plusieurs jours, dans toute l’Ecosse. Si tout le printemps a été consacré à la préparation de ces séjours estivaux – merci à tous ceux qui m’ont accompagnée sur la route, pris des notes pour moi, donné leur avis… – il fallait bien, à un moment, se lancer. J’ai découvert là un aspect du métier de guide que j’adore : créer une ambiance, proposer à un groupe de se lancer dans une aventure, mettre un peu de sel à leurs vacances. J’ai eu énormément de chance sur tous mes séjours pour le moment : bonne météo, pas de catastrophe, bon travail d’équipe avec les chauffeurs et les autres partenaires. Et surtout, j’ai rencontré plein de personnes merveilleuses. J’ai choisi de miser sur ce qui me passionne personnellement en Ecosse, et je crois que c’est une bonne manière de communiquer. Je donne beaucoup, mais je reçois aussi énormément, une vraie synergie se fait. Chaque journée est riche, pleine de rebondissements, éreintante, mais je ne ressens pas la fatigue avant de laisser tomber mon sac à dos sur le sol, en arrivant chez moi, après un séjour. Et là… Il faut bien accepter qu’il faut prendre un peu de repos. S’en suivent quelques jours de calme, de lessives, de paperasse.
Le plaisir de battre le pavé
En juillet, je n’ai que des visites guidées « locales », à Edimbourg. Et ça fait un bien fou ! Je me reconnecte avec ma ville écossaise favorite, je redécouvre ses ruelles, et je me sens également l’influence de toutes ces semaines passées à guider dans les Highlands. Je me prends également de plein fouet la densité touristique d’Edimbourg, à présent en plein dans la haute saison. Et parfois, c’est dur. De voir les déchets qui débordent, de se prendre des coups d’épaule de ceux qui sont trop absorbés par leur compte Instagram pour regarder où ils mettent les pieds, parfois c’est juste dur juste d’avancer à un rythme normal.
Vous avez peut-être été étonnés, à Edimbourg, du nombre de groupes sur le Royal Mile. De mon tout petit point de vue, il y en a de plus en plus. Cela ne concerne pas trop la sphère francophone, mais quand même. Bien sûr, en haute saison, il y a plus de demande. Ce qui me chagrine, c’est que certains n’ont aucun scrupule à prendre plus de 50 personnes par visite guidée. Entre nous : comment est-ce possible de suivre, d’apprendre ne serait-ce qu’une petite chose ? Personnellement, je n’ai jamais plus de 10 ou 12 personnes pour une visite pédestre dans le centre d’Edimbourg. L’autre problème, c’est que ces guides du dimanche ne sont pas au courant de l’étiquette, se comportent dangereusement avec leurs groupes, ne respectent pas les autres guides qui travaillent également. J’aimerais savoir combien d’entre eux ont les assurances nécessaires pour prendre en charge un groupe, et combien déclarent leur revenus.
Malgré tout, cela ne gâche en rien mon plaisir à zigzaguer en ville avec des petites familles et des groupes d’amis pour leur montrer les coins d’Edimbourg que j’aime le plus. Et je suis certaine que dans deux semaines, je serai ravie de repartir sur des séjours plus longs, plus lointains. Du changement, de la variété, quelle joie !
Le plaisir de penser à la suite
Après quelques jours de jachère mentale, ça y est, les idées commencent à revenir ! Lorsque je suis en séjour, c’est vraiment prenant à 100% et je ne peux quasiment rien faire d’autre. Mais maintenant que je passe plusieurs soirées chez moi, je peux enfin faire avancer quelques projets.
Je sais que vous avez beaucoup apprécié les illustrations de mon camarade Ben Specklin, notamment sur la couverture du jeu de piste Sous les pierres d’Edimbourg, et nous avons d’autres petits projets visuels à venir. Par ailleurs, les cartes postales reprenant l’horizon d’Edimbourg qu’il a dessiné pour le jeu de piste sont déjà disponibles dans quelques boutiques à Edimbourg. J’ai mis une entrée sur la boutique si ça vous dit d’en obtenir un pack de 5 mais si vous en voulez une quand vous êtes là n’hésitez pas à me le dire, on s’arrange ! De toute manière, je les offre également dans mes visites guidées à présent.
Et puis côté écriture, j’ai pas mal de jolies histoires à venir sur French Kilt. J’étais d’ailleurs bien contente de finir la première partie d’un petit abécédaire écossais cette semaine, ça fait longtemps que j’y pensais !
Il me reste encore une semaine à Edimbourg, et puis ensuite, je pars 5 jours pour une sorte de stage géologie dans le Nord-Ouest de l’Ecosse, avec mes camarades de la formation Blue Badge Guide. Ca va être très chouette, je me réjouis de passer 5 jours à simplement apprendre, et rien d’autre !
Que lire, qu’écouter ?
En ce moment, je lis « L’Accident de l’A35 », un roman de Graeme Macrae Burnet. En fait, c’est le tirage presse, en version française, d’un roman qui sortira en septembre dans les librairies francophones. Graeme Macrae Burnet est un romancier de Glasgow, dont j’avais déjà un peu parlé car il a écrit un roman se déroulant « chez moi », en Alsace. En attendant, vous pouvez lire le premier tome de la la trilogie, « La disparition d’Adèle Bedeau« . Si vous aimez Simenon, vous allez adorer !
Côté playlist, je me replonge dans quelques classiques de la trad écossaise puisque je suis toute contente d’avoir réservé des tickets pour le concert anniversaire des 300 ans de la brasserie Belhaven (300 ans!) le 21 septembre prochain où on aura le plaisir d’entendre Tide Lines, le monument Dougie MacLean, Elephant Sessions bien sûr, Niteworks, tout droit venus de Skye, Talisk qu’on ne présente plus, et Capercaillie, qui sera une première pour moi. Mettez-moi tout ça sur votre playlist, vous serez un peu avec nous…
Et sinon… On sent les festivals de l’été appocher ! C’était d’ailleurs le sujet du dernier épisode du podcast Ecosse Toujours.
A la chasse à Oor Wullie
Depuis la mi-juin, des dizaines de statues de Oor Wullie, un héros de bande dessinée écossais, ont été décorés par des artistes et répartis un peu partout en Ecosse. Les avez-vous vus ? Ca s’appelle le Oor Wullie’s Bucket Trail. Le but : tous les attraper, bien sûr, tels des Pokémons. Ils seront visibles jusqu’à la fin août, et seront alors mis en vente aux enchères, et les gains issus de cette vente iront à plusieurs oeuvres caritatives. Il existe une application mobile pour suivre la progression de votre collection ! C’est une belle idée qui permet de mettre en avant l’héritage graphique de l’Ecosse. Tous les Ecossais connaissent Oor Wullie et ses petites blagues, car ils ont grandi en lisant ses almanachs et autres albums. C’est un beau moyen d’ouvrir cet univers à ceux qui découvrent aujourd’hui l’Ecosse…
J’adore ta tenue de guide ! Elle est canon !
Un jour, quand j’habiterai à Edimbourg, je viendrais travailler pour toi ahah #dreamlife ! xx
MAIS TELLEMENT ! On ferait une bonne équipe 🙂
Count me in ! D’ici quatre ans (max) je débarque ! 😀 😀 😀 xx
Ouiiii ! On note dans le calendrier 🙂
J’adhère Ophélie! J’adore la tenue de guide 🙂
ahaha 🙂