Les liens entre Glasgow et la musique sont infinis : entre Glasgow, la scène underground, et Glasgow, la capitale de la musique folk, il y a tout un monde de mélodies et de notes, auxquelles on ne peut échapper. Ici, plus de 130 concerts sont donnés chaque semaine. En 2008, Glasgow est décorée du titre de « Ville Unesco de Musique », et restera la seule ville britannique à porter cet insigne honneur jusqu’en 2015, où elle fut rejointe par Liverpool. Vous voyez pourquoi ?
Alors que nous sommes sur le point de débuter l’année des jeunes, en Ecosse, l’année des Young People (à vous de décider si vous en faites partie ou pas) parler de Glasgow, l’âme rock du Royaume-Uni, l’abri des passionnés de musique celtique, fait tout à fait sens. Je vais aborder ce thème en suivant deux fils rouges : le festival Celtic Connections et l’histoire du rock à Glagsow. Montez le son !
Celtic Connections, le festival qui nous débouche les oreilles
L’année, à Glasgow, commence toujours fort dans les oreilles avec le festival Celtic Connections, qui célèbre toutes les musiques : la musique celtique, la musique folk, la musique du monde… En 2018, en plus, on fête la 25ème édition, ça va barder. Ce festival est né au coeur de Glasgow, autour du Old Fruitmarket, une salle de concert assez magique puisqu’elle était encore un marché aux fruits couverts il y a une cinquantaine d’années. Lors de la première édition, en 1994, 35 000 personnes assistent aux concerts organisés à Old Fruitmarket. Sur le premier flyer du festival, on lit : « Glasgow est l’endroit le plus chaud où se trouver en janvier ». Cheeky. Le ton est donné. En 2017, ce sont plus de 125 000 tickets qui ont été vendus lors du festival. Chapeau !
Parce que je suis une blogueuse chanceuse, j’ai eu la chance d’avoir un petit aperçu de la programmation de Celtic Connections en janvier prochain. Il ya quelques semaines, j’ai été invitée à un avant-goût du festival, donné dans le bar de la brasserie Tennents, à l’est de Glasgow. En trois groupes, j’ai vite compris la grande diversité de la programmation de Celtic Connections. D’abord, on a découvert les solos endiablés de Ross Couper et Tom Oakes, deux copains qui n’ont besoin que de leurs instruments pour se parler, puis l’humour de Findlay Napier que j’ai vraiment adoré et que j’écoute tous les matins sur le chemin du travail depuis, et enfin la pêche de Tannara, un groupe dont les histoires sont aussi jolies que les mélodies.
Et si ça ne vous suffit pas, voici, par le menu, la liste de tous les festivals musicaux d’Ecosse chez les camarades de VisitScotland. Il y a de quoi faire.
Suivre une visite guidée musicale à Glasgow
Pour vraiment comprendre l’ADN rock de Glasgow, je n’aurais qu’un seul et unique conseil : suivre l’une des visites guidées (en anglais) de Glasgow Music City Tours, qui m’a vraiment bluffée. On retrouve Fiona et sa frange au Old Fruitmarket, justement, puisque c’est à peu près là que le festival Celtic Connections est né. Elle nous emmène ensuite en direction de Gallowgate, l’une des veines de l’East Glasgow. On passe devant le Val d’Oro, qu’elle décrit comme l’un des plus vieux fish & chips où le patron, Luigi, est aussi chanteur de folk à ses heures perdues. Normal.
Fiona nous décrit une Glasgow bouillonnante, fiévreuse, qu’elle a connue et qu’elle a adoré. Entre les dizaines de concerts organisés chaque soir, tous les grands groupes issus de Glasgow et les festivals qui s’enchaînent, Glasgow est devenue une ville de poids dans le rock européen. Aujourd’hui, la salle de concert SSE – Hydro accueille des groupes d’envergure toutes les semaines, pendant que les petits clubs du centre-ville sont assaillis par les nouveaux talents. La culture musicale de Glasgow est empreinte de l’identité des communautés gaéliques, qui ont apporté des sonorités de l’ouest de l’Ecosse, et de tout ce que le punk-rock a eu à offrir dans les années 80, quand Glasgow n’était pas la ville « trendy » qu’elle est aujourd’hui.
On arrive près de Barrowland Park, un endroit que j’aurais sans doute loupé en me baladant toute seule. Ce parc, classique au premier abord, est un haut lieu de pélerinage pour tous les amoureux de musique live. Le long chemin qui le traverse est jalonné de noms de groupes, de musiciens. On se prend à le parcourir à très, très petits pas.
Placebo, Bowie, Dylan, Simple Minds, Metallica, Daft Punk… Ils sont tous là, sagement alignés. Ce sont les noms de 644 artistes qui ont joué, une fois ou plusieurs, à Barrowland, l’une des salles de concert d’antologie de Glasgow. Le ton de Fiona s’anime : je me demande si ce n’est pas son moment préféré, dans la visite. Elle nous parle des concerts qu’elle a vus, de toutes ces anecdotes qui lui reviennent en tête. De Bob Dylan, en 2004, qui, à la surprise de tous, a pris la parole et a souri à son public. Et puis elle nous parle des étoiles de Barrowland. Ces étoiles qui sont devenues le symbole d’un lieu, le symbole d’une époque, aussi, peut-être. Fiona, avec un sourire de gamine, en tire une dans sa poche : elle l’a piquée, c’est son trésor.
On arrive ensuite devant Barrowland, imposante par sa taille, son envergure. Je regrette d’être là de jour, je voudrais la voir allumée, brillant de mille feux. Barrowland était le premier lieu, en Ecosse, à avoir des néons. Révolution. Cette salle de 2000 places a tout vu, tout compris. C’est un passage obligé pour tout groupe en route pour la gloire.
Juste au coin de la rue, Fiona nous pousse à l’intérieur de St. Luke’s, une église transformée en salle de concert. Un lieu plein de lumière, où des montagnes d’événements se chevauchent. Le gérant nous fait faire le tour du propriétaire, et glisse que la vieille, un mariage a eu lieu, qu’ils préparait à présent la salle pour la retransmission du match des Celtic, avant d’accueillir une autre soirée musicale, avec un discours de Jeremy Corbyn, le leader du parti Labour, en prime. Ca rigole pas.
On pourrait continuer à marcher des heures, dans Glasgow, a écouter Fiona et ses histoires de concerts. Elle pourrait nous emmener à King Tut’s Wah Wah Hut, l’autre haut lieu de la culture rock à Glasgow, où sont passées toutes les stars avant même de commencer à briller.
On pourrait imaginer le festival T in the Park, qui a rythmé l’été des Glaswégiens depuis 1994. D’abord organisé à l’orée de Glasgow, puis dans le Perthshire, le festival a été annulé en 2017 après une édition 2016 un peu mal foutue. Il a été remplacé par un autre festival, TRNSMT, qui a lieu à Glasgow Green.
Après cette découverte musicale à Glasgow, j’ai inscrit un nouveau truc sur mon agenda 2018 : aller voir un « gig » à Glasgow. A Barrowland, peut-être…
Je trouve ça vraiment fun, j’ai prévu d’aller faire un tour à Barrowland Park la semaine prochaine histoire de m’approcher un peu de ces étoiles, même sans visite guidée!
https://maevasmapamundi.wordpress.com/
Ha, le festival TRNSMT a une affiche de dingue cette année !
Ca donne envie de visiter cette salle, avec autant d’histoires 🙂 Merci pour la découverte.
Hey Claire ! Merci ! Oui, la programmation est vraiment tentante… J’y ai rejeté un oeil grâce à ton commentaire 🙂