En 2020, je m’attendais à passer le plus clair de mon temps sur les routes d’Ecosse, mais le sort en a décidé autrement. Après plusieurs mois coincée à Edimbourg, sans possibilité de voyager, je me prends à rêver d’exploration, dans des coins que je connais déjà ou des régions encore mystérieuses pour moi. Voici dix idées pour faire voyager votre esprit, en attendant de véritablement poser le pied en Ecosse.

Comme cet article liste surtout des lieux où je ne suis jamais allée, je l’ai illustré grâce aux images de VisitScotland, merci à eux !

Fraserburgh et Rattray Lighthouse

Ca fait longtemps que j’en parle, il serait temps de le faire ! Prenez une carte et regardez le coin nord-est de l’Ecosse. Vous verrez Fraserburgh, l’un des grands ports d’Ecosse. C’est un rendez-vous immanquable pour les passionnés de… phares. On peut y voir le plus vieux  d’Ecosse sur le continent (sur Kinnaird Head) et aussi le musée des phares écossais, où l’on peut avoir un aperçu global de la dispersion et de l’histoire de ces jolis bâtiments lumineux qui enserrent le pays. J’ai toujours dans un petit coin de ma tête d’aller voir tous les phares Stevenson. Déjà, je pourrais commencer à lister ceux que j’ai déjà vus… Ce serait un bon début.

Si vous êtes dans le coin, n’oubliez pas de vous arrêter à Aberdeen !

Fraserburgh

VisitScotland / Discover Fraserburgh / Damian Shields

Un peu plus bas sur la côte, il y a d’ailleurs le célèbre Rattray Lighthouse. Ce phare a été construit tout à la fin du 19ème siècle par la famille Stevenson, et est automatisé depuis les années 80. A marée basse, on peut même l’atteindre à pied !

Rattray Head Lighthouse

Rattray Head et son joli phare
VisitScotland / Discover Fraserburgh / Damian Shields

La péninsule d’Ardnamurchan

Cette péninsule, peu visitée car elle est vraiment très isolée, me fait de l’oeil depuis longtemps. Pour y accéder, il faut suivre une petite route « single track », juste assez large pour laisser passer une voiture. Mais au bout de la route, une belle promesse : une enfilade de plage sablées et sauvages, très peu fréquentées. La paix, enfin.

Il y a des choses intéressantes à visiter : un itinéraire de promenade tracé par la RSPB, l’association qui protège les oiseaux, un petit musée pour comprendre l’histoire naturelle de la région, le phare d’Ardnamurchan et bien sûr, une distillerie ! Les passionnés de géologie (dont j’essaye de faire partie mais c’est dur) seront aux anges également, puisqu’on est là au coeur d’une ancienne région volcanique.

Comment y accéder ?

  • Après Glencoe, on peut prendre le ferry de Corran avant de filer vers l’ouest et de longer le Loch Sunart.
  • On peut également rejoindre Kilchoan depuis Tobermory, sur l’île de Mull. Ca avait été mon plan lors de mon dernier voyage sur Mull, mais les ferries n’avaient pas encore repris pour l’été…

Stranraer et la péninsule des Rhins

Alors là, on va complètement à l’autre bout du pays, à la pointe sud-ouest. Je me suis souvent rapprochée de Stranraer, en allant déposer des groupes de visiteurs à Cairnryan, où l’on prend le ferry pour l’Irlande. Juste un peu plus bas, on trouve Stranraer, La ville se trouve tout au bord d’une péninsule que l’on compare souvent à un marteau – à raison – et qu’on appelle The Rhins, ou The Rhins of Galloway. J’ai essayé de chercher d’où nous vient ce drôle de mot, mais je ne trouve pas. Ca me fait penser à « nez », ce qui irait bien avec l’aspect visuel de ce coin d’Ecosse…

On parle très très très peu de ce coin de l’Ecosse, ce qui le rend d’autant plus intéressant pour moi.

Qu’y voir ?

    • Le Mull of Galloway trail : plus de 30km à partir de Stranraer, vers le Sud… A faire en petits bouts, bien sûr !
    • Des jardins à voir : ceux du Castle Kennedy, mais aussi le jardin botanique de Logan, rattaché à celui d’Edimbourg. Il y a aussi les jardins de Glenwhan, à Stranraer, qui ont l’air très beaux.
    • Le village de Portpatrick, surtout si vous vous appelez Patrick, parce qu’il a l’air trop mignon
    • L’abbaye de Glenluce
    • La plage de Luce Sands
    • Le phare de Mull of Galloway, tout au bout
Stranraer

Le centre ville de Stranraer. VisitScotland / Paul Tomkins

Et un peu plus loin… Il y a aussi le village de Wigtown, qui m’intrigue depuis longtemps et dont je vous avez déjà parlé dans de précédents articles. Tous les ans, on y organise un grand festival de littérature. Ce petit village, en pleine crise industrielle, a su se reconstruire grâce au monde du livre, et aujourd’hui, on vient de loin pour visiter les librairies de seconde main qui le jalonnent. L’une de ces boutiques est même disponible à la location sur Airbnb ! J’aimerais tellement aller y passer une semaine…

Et sinon, voici quelques autres raisons de visiter la région de Dumfries & Galloway. 

Wigtown

VisitScotland / Kenny Lam

Retourner sur Harris & Lewis

Depuis mon premier voyage, en 2016 (d’ailleurs, j’ai écrit un ebook avec mon ami illustrateur Ben Specklin, et il est désormais accessible gratuitement ici), je n’ai pas eu l’occasion de retourner sur l’île de Harris & Lewis, qui se trouve tout au nord-ouest du pays. La première fois, j’ai parcouru cette grande île en bus et en auto-stop, mais cette fois-ci, j’aimerais circuler à vélo ou en voiture, pour pouvoir aller au bout de toutes les routes mystérieuses.

A vrai dire, si je pouvais retourner sur Harris & Lewis, ce serait surtout pour m’y poser un peu. Profiter de la petite vie de Stornoway, son port, son cinéma… Retourner dans le coin de Uig, dans l’ouest, et y passer un petit moment. Sans faire grand chose, en fait. Mais si vous voulez lire plus de choses sur cet île, voici mon article de 2016 sur le sud, autour de Harris, et puis sur ce qu’on a découvert dans le nord. Stornoway, pour qui j’ai eu un coup de coeur, mérite même son article à part…

Isle of Harris

VisitScotland / Paul Tomkins

La plage de Luskentyre, sur Harris VisitScotland / Paul Tomkins

La plage de Luskentyre, sur Harris
VisitScotland / Paul Tomkins

Découvrir l’une des « Small Isles »… ou plus !

Au départ de Mallaig, au port, beaucoup de ferries prennent la direction de l’île de Skye. Mais d’autres îles sont également à portée de bateau : on les appelle les Small Isles, un groupe de petites îles qui réunit Eigg, Muck, Rum et Canna. Un ferry dessert les deux premières, et un autre ferry connecte les deux dernières.

Pour moi, ce serait une bonne occasion de faire du « Island hopping » et d’aller d’une île à l’autre, tout en prenant le temps, et sans voiture. De toute manière, sur Eigg, ce n’est pas possible… Eigg est très connue car dans les années 90, la communauté des habitants ont racheté l’île et ont mis en place un système de production et de distribution de l’électricité complètement écolo. Quand on vient découvrir Eigg en tant que visiteur, il n’est pas possible de venir en voiture. C’est aussi simple que ça !

Muck est la plus petite de l’équipe, et compte seulement une trentaine d’habitants ! Il y a quand même quelques lieux d’hébergements, et même une petite auberge de jeunesse. Si vous cherchez le calme et la quiétude, c’est un bon plan ! Notez qu’on peut également prendre le ferry depuis Arisaig pour rejoindre cette île.

Rum, quant à elle, est la plus grande… Elle est reconnaissable à ses crêtes rocheuses, appelées Cuillins, comme sur l’île de Skye ! Avis aux grimpeurs… J’ai bien envie d’aller découvrir cette île, qui a été transformée en réserve naturelle. Ce qui m’intrigue surtout, c’est le château de Kinloch, fait de grès rose importé du sud-ouest de l’Ecosse. On ne se refuse rien…

Prendre le temps à Braemar

Là aussi, c’est un retour en terre connue, mais le désir est le même. J’ai envie de retourner dans cette partie du sud-est du parc des Cairngorms, entre Braemar et Ballater. J’ai eu la chance de passer un peu de temps à Braemar en février 2020, avant le confinement, en me promenant le long des Snow Roads… Littéralement sous la neige !
A Braemar, on sent tout de suite qu’il y a quelque chose de royal. Le château de Balmoral, acheté par la reine Victoria et le Prince Albert, n’est pas bien loin. Tous les étés, la reine actuelle se rend à Braemar pour assister aux Highland Games, dans l’enceinte que voici.

Highland games centre, Braemar Visit Aberdeenshire / Damian Shields

Highland games centre, Braemar
Visit Aberdeenshire / Damian Shields

Braemar

VisitScotland / Jakub Iwanicki

Campbeltown, tout au bout de la péninsule

J’entendais souvent parler de Campbeltown car l’un de mes collègues y possédait un cottage et y allait régulièrement. Cette péninsule, connue pour son whisky, est encore un grand mystère pour moi ! Quand j’y pense, je réfléchis surtout au moyen d’y aller : le plus aventureux, peut-être, est de prendre le ferry pour l’île d’Arran, la traverser de bout en bout et prendre à nouveau le ferry de l’autre côté.

Et puis il est également possible de tout simplement suivre la route, bien plus longue, en bus, ou en voiture. D’Edimbourg, il faut remonter le Loch Lomond, passer par Inveraray, Lochgilphead et descendre toute la péninsule. Un formidable alibi pour couper cet itinéraire en plusieurs petits bouts. Si vous voulez foncer, cela vous prendra tout de même 7h en bus, un peu plus de 4h en voiture.

Que faire, une fois arrivé à Campbeltown ?

La réponse évidente : se mettre en mode whisky. Trois distilleries sont à visiter dans la petite ville de Campbeltown. Que vous buviez ou non, leur visite est intéressante pour comprendre l’importance de cette industrie sur les régions rurales de l’Ecosse.
Mais ce qui m’intrigue vraiment à Campbeltown, en regardant la carte, c’est une presqu’île dans la péninsule. Et cette presqu’île porte un nom mystérieux : Davaar.

Cette île rocheuse et mystérieuse est reliée par un banc de sable à la baie de Campbeltown. On y trouve un phare – bien sûr – et plusieurs grottes. Qui n’aurait pas envie d’aller s’y promener ?

campbeldown vu de loin

VisitScotland / Paul Tomkins

VisitScotland / Paul Tomkins

Cromarty et ses environs

Si vous vous promenez sur la péninsule de Black Isle, non loin d’Inverness, ne loupez pas le village de Cromarty. Devinez quoi ? Oui ! Il a aussi un phare… Mais ce n’est de loin pas son seul charme.

Cromarty est un petit port, actif depuis plusieurs siècles. Pendant les guerres mondiales, on y a même développé une base navale. En se baladant le long de l’eau, on peut parfois avoir la chance de voir des dauphins… J’y suis déjà allée deux fois, mais pas de dauphins pour moi pour le moment (si vous connaissez ma chance avec la faune sauvage, ce n’est pas une surprise !).

Aujourd’hui, Cromarty est un petit village pittoresque, avec des boutiques anciennes, des galeries, des artisans… C’est vraiment sympa de s’y arrêter. Lors de ma seconde visite dans ce village, j’étais en fait là pour en apprendre plus sur Hugh Miller, l’un des plus célèbres géologues écossais. Vous pouvez d’ailleurs voir la maison où il habitait, au coeur du village…

J’y ai appris l’existence d’un autre Ecossais haut en couleur : Thomas Urquhart, un érudit un peu fou du 17ème siècle, qui fut quand même connu pour ses traductions de Rabelais en anglais. Curieux !

Et voilà ! J’espère que cette liste vous aura mis en appétit. Elle réunit toutes mes envies de voyage en Ecosse en 2021. Dans les prochaines semaines, je compte me replonger dans mon voyage dans l’Assynt en septembre, où j’ai pu prendre l’air cette année. Je prépare également un article sur la ville de Paisley, que j’ai bien étudié dans le cadre de ma formation de guide Blue Badge en début d’année.

Si vous avez des questions, vous savez où me trouver !