Alors voilà. Tu as vu toutes ces photos magnifiques. Cette lumière, cette nature.. Ces vaches à poils longs, ces châteaux en ruine. Tu es conquis. C’est décidé, tu pars voir les Highlands, dans la partie nord de l’Ecosse.
Maintenant arrive le moment de la logistique. Et là tu te dis : comment qu’on fait ? Non parce que je veux voir l’île de Skye, le Loch Ness… Eilan Donan Castle.. Glencoe, Oban, Glen Affric, les Cairngorms, Orkney… Et je ne peux partir qu’une semaine parce que ma collègue avait pris ses billets aussi pour la semaine d’après en Corse, donc pas le choix, sinon, y a personne au bureau et la boîte, elle ne va pas tourner toute seule. En tout cas pas sans nous.
Comment voir le plus de choses en peu de temps ? Dois-je louer une voiture ? Prendre le train, les bus ? Faire du stop ?
Alors, d’abord, respire. C’est des vacances, hein. Ça commence mal, si déjà tu t’emballes. (Ça rime. )
Il n’y a pas de bons ou mauvais choix. Tu ne vas pas te tromper.
La différence entre tous ces modes de déplacement est toute con, et se résume en quelques mots. Avec une voiture, tu vois plus de choses. Mais sans, tu en vis plus. (Je vais mettre cette phrase sur une belle photo et la poster sur Tumblr).
L’Ecosse, un grand pays
Il faut vraiment te dire que L’Ecosse est un grand pays, et qu’en toute objectivité, il est magnifique de bord en bord. Quelle que soit la saison. Évite juste quelques moments clés. Je te dirais. (Nan parce que sinon c’est vraiment la m*rde, mais on t’en parlera plus tard). Il est impossible pour toi de tout voir, même en trois mois de voyage, car il te manquera des saisons, et les saisons d’années en années se succèdent sans se ressembler. Tu ne verras pas tout. Point. Get over it.
Et je ne sais pas trop comment tu voyages, mais perso, j’aime bien prendre le temps. Collectionner des photos et checker des cases dans une liste, des points sur une carte, pas mon truc. Et surtout, je n’ai pas peur de revenir. Et revenir. Voire déménager s’il le faut. Donc prépare-toi, parce que tu voudras revenir. Pas le choix. (Poke @VisitScotland)
Donc oui, il y a des lieux absolument à voir en Écosse, on compte t’en parler en long et en large ici. Il y a des tas de choses à faire, et prépare-toi, tu ne feras pas tout en un voyage.
Ne prévois rien
Donc maintenant, ferme les yeux et fais un point sur tes envies. Sur ce que va être ton voyage. Imagine la petite escale sur une plage de sable blanc dans le nord de l’Écosse, accessible uniquement à pied après vingt minutes de marche depuis la route, où tu vas improviser un pique-nique et entendre les deux seules autre personnes posées sur la plage siffler : Sitting on the Dock on the Bay. L’étendue bleue en face de toi, trois nuages dans le ciel et les îles au loin. Tu l’as bien en tête cette image ? Très bien. Moi aussi, août 2012, île de Skye. Hé bah cette image, tu l’oublies. Oublie. Ne rien prévoir. Ne pas avoir d’attente. Tout est imprévisible ici.
Mais rappelle-toi, cette imprévisibilité est un atout. Et que tout suit. Tu peux improviser ton logement au jour le jour sans trop de soucis, si tu as une tente, ton esprit sera encore plus serein à ce niveau-là, ou pas peur de dépenser un peu cher si la seule chambre que tu as trouvée est dans un hôtel un peu posh.
C’est un atout parce que si, comme pour nous, ta première journée de marche se passe sous la pluie, qu’à force de regarder tes pieds pour éviter les flaques et chercher du regard uniquement des abris temporaires, tu finis par perdre ton chemin et te retrouver sur une route nationale inaccessible à pied sans risquer sa vie à chaque sommet de côte. Qu’une automobiliste finit par s’arrêter pour te prendre en stop, sans qu’il eut fallu brandir ton pouce, parce que « je fais jamais ça mais là, vous allez vous faire tuer », et te dépose au village où tu comptais camper. Une fois arrivé à destination, tu remarqueras peut-être tes vêtements et ton sac trempés et, soyons honnêtes, tu ne te vois absolument pas passer la nuit mouillé. Hé bien dis toi que dans ce village, malgré quelques B&Bs et hostels pleins, tu trouveras peut-être, comme nous, une petite maison à louer pour la nuit avec sèche-linge, cheminée électrique et draps secs.
Ne prévois rien, parce que tu ne sais pas quel temps il fera et où en sera ta fatigue. Après quelques jours de marche, tu seras peut-être content de t’arrêter deux jours dans ce petit coin de paradis trouvé par hasard, plutôt que de rejoindre l’hôtel réservé quatre mois avant. Bah oui.
Ne prévois rien, mais renseigne-toi. C’est mon conseil. Renseigne-toi bien, histoire de connaître un peu les possibilités. Les heures auxquelles s’alarmer si tu ne veux pas trouver trop de pubs avec cuisine fermée depuis 21h. Ça te permettra d’être toujours flexible et adapter tes plans à la météo, à ta forme, aux gens que tu rencontreras, aux lieux que tu verras.
Voilà donc maintenant que tu as ouvert tes chakras, parlons pratique.
Se déplacer
Tu peux te déplacer relativement partout en Écosse, en train, bus, stop. Et surtout à pied. Il y a juste une contrainte, le temps que cela va te prendre, et les horaires, qui peuvent devenir une source de stress. Ne pas rater le dernier ferry, le dernier bus…
Si tu as un truc à prévoir à l’avance, ce serait ta première et dernière nuit. Et ce petit cottage qui t’as fait craquer sur ton site de recherche d’hébergement préféré et qui illuminera ton séjour après quelques nuits sous la tente.
Pour le reste, pour ne pas pourrir trop ta fin de journée, je te conseillerais de régler la question de l’hébergement le matin pour le soir. Tu sens déjà où en est ta forme, la météo, tes envies pour la journée donc regarde où tu pourrais dormir, passe un coup de fil et c’est réglé. Profite maintenant.
Les trains et autres Megabus desservent plutôt bien les grands axes et peuvent t’aider à faire des sauts dans ton itinéraire. Je n’ai pas assez d’expérience de stop en Écosse pour te dire si ça vaut le coup de prévoir tes déplacements sur ça. Mais les Ecossais sont gentils.
La grande question : Voiture ou pas voiture pour visiter l’Ecosse ?
Parce que voilà, tu penses à l’Écosse, tu penses aux marches dans la nature que tu vas faire. Te perdre, camper. Ne pas être prisonnier d’un transport qui te force à faire une boucle. Tu veux avancer, avancer, avancer. Donc bon, la voiture, tu as peur d’en être trop dépendant, évidemment. Finir par ne faire que rouler, enchaîner les pauses photos sans vraiment être en connexion avec cette nature derrière les vitres de ta voiture.
Mais la voiture, c’est aussi de la liberté. Faire facilement des bonds de plusieurs centaines de miles dans la journée pour aller voir cet autre région incroyable que tu veux voir. Ce château. Cette distillerie. Et ça protège de la pluie. Et des midges.
Que faire ?
Il n’y a pas de solution magique.
Pour avoir testé avec et sans voiture, avec et sans tente, j’ai appris que chaque voyage et différent, donc sois très à l’écoute de tes propres envies pour tes vacances.
Selon le nombre de jours que tu as devant toi, c’est parfois bien de mixer les plaisirs. Commence par une route de rando pendant quelques jours. Campe ou vas dans des hostels ou petits cabanons de rando. Et ensuite, loue une voiture ou un cottage ou une chambre dans un B&B pour te reposer.
Mais rouler du mauvais côté, c’est pas trop dur ?
Non.
Non non vraiment. On s’y fait très vite. On suit les autres voitures. Les panneaux aident à savoir où rouler. On tape un peu la portière de droite en cherchant la boîte à vitesse le premier jour mais après c’est bon. Garde ta main sur la boîte à vitesse. Et demande à ton copilote de te rappeler toujours de conduire à gauche et être vigilant pour toi.
Mon petit truc, aussi, c’est de mettre Irreplaceable de Beyoncé en démarrant la voiture. « To the left, to the left »
Aussi, n’oublie pas de regarder ton tableau de bord de temps en temps et sache qu’il n’y a pas de pompe à chaque village donc pour être serein, refais le plein dès que t’es à la moitié du réservoir.
Voilà pour nos conseils avant de partir. D’ailleurs quittons-nous en chanson…
C’est Jennifer ou Lorie qui chante ça, déjà ?