Pour en savoir plus sur les différentes cultures de l’Ecosse, j’ai fait un saut dans un magnifique archipel qui manquait à ma collection d’îles écossaises : les Shetland. Après avoir rencontré une bande de joyeux Vikings à Glasgow qui m’ont vanté les mérites du festival Follow the Vikings et du mythique Up Helly Aa, j’ai sauté dans un avion pour les Shetland. Coup de bol : j’ai visité l’archipel sous un grand soleil…
Si tu te demandes « mais c’est où, les Shetland ? », voici une petite carte pour toi. Je t’emmène quelque part à mi-chemin entre la Suède et les îles Féroé. J’ai même épinglé les lieux que j’évoque dans cet article…
T’as vu comme je suis une gentille blogueuse ?
A noter : parce que mon article était trop long, j’ai décidé de garder toute la partie sur Lerwick – la capitale – pour la semaine prochaine.
Aller dans les Shetland : voler ou voguer ?
Fin juillet, jolie soirée à Glasgow. Je suis à table avec des Shetlanders tous animés par la même passion : la culture viking dans leur archipel, les Shetland. En janvier dernier, lors du festival Up Helly Aa, leur “squad”, leur équipe, a eu l’honneur de défiler dans les rues de Lerwick et d’enflammer le drakkar qu’ils ont mis des mois à construire. La bande de Vikings me lance le défi de venir voir à quoi ressemblent vraiment les Shetland. Peut-être même vais-je adorer cet archipel encore plus que les Hébrides extérieures ? Je ne le crois pas, mais j’accepte le challenge.
Pour aller dans les Shetland, il y a deux options :
Prendre le ferry depuis Aberdeen
C’est l’option la moins chère. Départ le soir à 19h, arrivée au petit matin à Lerwick, 7h du matin. Une traversée en douceur qui ajoute déjà un peu de piment au voyage… Il me tarde de l’essayer. On peut choisir de faire la traversée dans une cabine privée, dans un dortoir partagé ou sur un siège inclinable… Sinon, il y a aussi l’option Tom Sawyer : on ne prend pas de lit et on se trouve un petit coin tranquille pour s’allonger. En basse saison, le billet pour un adulte seul coûte £27. Le reste des tarifs et horaires est à consulter sur NorthLink Ferries.
Prendre l’avion depuis Edimbourg, Glasgow ou Aberdeen
C’est l’option que j’ai choisie pour mon week-end surprise. Grosse nouveauté pour moi : je monte à bord d’un avion minuscule, doté d’une trentaine de sièges. Je suis assise au premier rang, mes genoux touchent ceux de l’hôtesse de l’air lorsque nous décollons. Les hélices sont bruyantes, tout tremble : je n’ai pas vraiment peur en avion mais là, c’est une sacrée expérience pour moi. Le vol est magnifique : je profite d’une vue imprenable sur Orkney (l’archipel des Orcades) et l’atterrissage est vraiment impressionnant.
L’aéroport principal des Shetland est à Sumburgh, tout au sud de l’archipel. De là, on peut louer une voiture ou prendre le bus vers Lerwick. L’aéroport est si petit qu’on se retrouve à l’extérieur en trois pas et qu’on traverse la piste en voiture, c’est fou !
A partir du 1er septembre, on a le choix entre deux compagnies qui travaillaient de concert jusqu’à présent mais qui ont décidé de chauffer un peu le truc en entrant en concurrence. A ma droite, Flybe, la compagnie lowcost britannique. A ma gauche, Loganair, la compagnie écossaise. Lors de mon premier voyage, j’ai réservé un vol Flybe opéré par Loganair. Pour mon prochain voyage, j’ai choisi Loganair : ils semblaient un peu plus chers mais leurs vols étaient à des créneaux beaucoup plus intéressants. Par ailleurs, j’ai profité d’un code promo pour avoir 20% de réduction. Gardez l’oeil ouvert !
Sur l’île, j’ai circulé en voiture. Mais il est possible d’emprunter des bus, suffit de voir les horaires sur le site de ZetTrans. Impossible de ne pas évoquer ici cet arrêt de bus décoré par les habitants de l’île d’Unst. L’endroit idéal pour attendre le bus en poésie !
Pour l’hébergement, on trouve une sélection de lieux triés sur le volet sur le site de VisitScotland.
Découvrir les paysages de Mainland, l’île principale des Shetland
Voici des suggestions (la liste est très loin d’être exhaustive) de jolies choses à voir sur Mainland, l’île centrale de l’archipel…
L’île de St Ninian
Puisque vous avez bien aimé cette image sur notre fil Instagram, voici, en tête de liste, l’île de St Ninian. Accessible à pied depuis l’île principale surtout pendant l’été et à marée basse – l’hiver, il n’y a pas assez de sable – elle est connue pour sa magnifique « double plage ». S’y balader est très agréable : les vagues arrivent des deux côtés, le vent souffle dans tous les sens et les phoques y jouent à cache-cache. En 1958, un trésor archéologique y est découvert : des bijoux en argent, datés du 9e siècle, dormaient là tranquillement. Du coup, si vous vous baladez sur l’île, regardez bien où vous mettez les pieds…
Le Jarlshof
Tout près de l’aéroport, ce site archéologique raconte l’histoire des Shetland par couches. On y découvre des vestiges datant de 2500 avant Jésus Christ au XVIIIe siècle. A ciel ouvert, on se promène entre les ruines et on touche des doigts l’Histoire : des maisons, des ateliers, sont accessibles aux visiteurs. C’est assez touchant de pouvoir y évoluer librement. On se rend vraiment compte.
Lorsqu’on monte au sommet du bâtiment central, on comprend pourquoi le coin est habité depuis des lunes : on y a une vue imprenable sur l’île, c’est vraiment magnifique. Blague à part, j’y apprends que le mot « Jarlshof » a été inventé par ce bon vieux Walter Scott dans son roman historique Le Pirate : ça veut dire « maison du Jarl » ou un truc du genre. Mais on ne sait pas si un Jarl Viking a vécu ou non aux alentours… Sacré Walter.
Le Jarlshof est ouvert toute l’année, et l’entrée coûte 6 livres.
Mavis Grind, le point de rencontre de la mer du Nord et de l’Atlantique
C’est vraiment une petite pause sympa dans la partie Nord de Shetland, lorsqu’on prend la direction de la péninsule de Northmavine depuis Brae. Ici, un étroit bandeau de terre de 33 mètres sépare la mer du Nord de l’océan Atlantique. Il paraît que c’est un coin super pour voir passer les loutres. Mais pareil : pas eu de chance ce coup-là…
Les gens disent que c’est l’unique endroit où l’on peut jeter une pierre de l’Atlantique à la mer du Nord. Je n’ai pas essayé.
Vous voyez les petits blocs sur la photo ? Ce sont les restes d’une barrière en béton qui devait stopper les étenvuels sous-marins lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Stenness et Dore Holm
En continuant vers le Nord, je fais une pause sur la plage de galets de Stenness. On y ramasse des coquillages ou on s’y balade – le soleil est tellement agréable ce jour-là. Il faut imaginer ce lieu grouillant de vie et de bateaux il y a quelques décennies : Stenness était un vibrant petit port, d’où partaient et venaient quotidiennement une quarantaine de bateaux de pêcheurs.
On peut très facilement se balader aux alentours. De là, on voit bien Dore Holm, ce petit îlot percé d’un énorme trou. Certains disent qu’ils ressemble à un cheval qui boit, d’autres qu’il ressemble à une porte. Moi je trouve que ça donne tout simplement envie de passer en dessous…
Le phare de Eshaness et ses falaises dingues
Juste un peu après Stenness, le phare de Eshaness trône au faîte des plus impressionnantes falaises que j’ai pu voir en Ecosse. On peut y admirer la côte déchirée et saillante de l’ouest de Shetland, qui s’étend sur des kilomètres.
Bâti en 1929, le phare est aujourd’hui transformé en chambres d’hôtes et on peut y passer quelques nuits. Plutôt tentant… Je n’ai pas fait de photos trop chouettes du phare mais jetez un oeil à ce Google street view, on peut même entrer dans le phare…
Le château de Scalloway et le petit port
Scalloway, pour moi, c’était la dernière étape d’une longue journée. J’ai découvert une petite ville absolument craquante à l’heure du coucher de soleil. Je suis arrivée bien trop tard pour la visite mais j’ai beaucoup aimé aussi le château : il date du 17e siècle, à l’époque où Scalloway était la capitale des Shetland.
La petite commune est arcboutée sur un joli petit port, bien visible d’un peu partout. On y passe quelques façades colorées, un port rempli de filets… Je termine là en beauté un week-end juste incroyable sur un archipel magique.
Shetland : où manger ?
Très souvent, aux Shetland, les restaurants sont rattachés à des hôtels. Voici quelques endroits où j’ai déjeuné ou dîné… J’ai laissé les adresses de Lerwick pour mon prochain article qui sera consacré à cette jolie petite capitale.
Déjeuner au Sumburgh Hotel, près du Jarlshof
Après la petite visite racontée plus bas, c’est l’heure d’une petite pause… Si le Sumburgh Hotel vous dit quelque chose, c’est parce qu’on le voit dans la série Shetland (dont je vous parle très vite aussi). Cette jolie bâtisse datée de 1867 sert une jolie sélection de produits régionaux. Attention aux heures : midi – 14 heures, puis 18h – 21h.
Maryfield House sur Bressay : un ferry et un dîner
J’aime bien quand le dîner se transforme en petite aventure. Depuis Lerwick, j’ai sauté sur le petit ferry qui relie le Mainland à Bressay, une île qui fait face à la capitale. Là, tout près de l’embarcadère, se trouve Maryfield House. Réouvert il y a peu, on y trouve un espace restaurant et un côté pub, ce qui est plutôt sympa. J’y ai mangé une très bonne pièce de viande – ça ne m’arrive pas souvent, alors je savoure – et un très bon « sticky toffee pudding » (mon dessert préféré, il faudra que j’y consacre un article un de ces jours). Après ce dîner copieux, rien de mieux qu’une petite balade avant de reprendre le ferry dans l’autre sens. Juste parfait !
Frankie’s a Brae : seulement le meilleur fish and chips du Royaume Uni
Alors celui-là, il restera dans les mémoires. Après avoir entendu plusieurs fois parler de Frankie’s, le fish and chips élu « meilleur du Royaume-Uni en 2015 », j’étais ma foi un peu sceptique. Un fish and chips, pour moi, c’est un fish and chips… Mais je dois bien l’avouer, la pause déjeuner à Frankie’s a définitivement changé ma vision de ce plat bien britannique. C’était juste délicieux. Déjà, il y a du choix. J’opte pour du haddock fumé… Et c’était vraiment bon, jusqu’à la dernière frite. Le fait que j’ai pu déguster mon poisson sur une terrasse ensoleillée à l’arrière du restaurant, face à la baie, aide forcément au coup de coeur.
Bref : il faut s’y arrêter.
Scalloway Hotel, ou comment finir en beauté
Pour ma dernière soirée, le resto du Scalloway Hotel est au programme. La carte, très bien faite, laisse penser que cet établissement se classe un peu plus haut de gamme que ses voisins. Le service et le cadre sont très agréables. On y trouve aussi une petite sélection de bières locales, à découvrir… J’y mange le meilleur « sticky toffee pudding » de l’archipel, que je recommande vivement !