C’était un projet dès le départ : après mon voyage en octobre, j’aimerais écrire un ebook sur les Hébrides extérieures avec mon camarade illustrateur, Ben Specklin. Alors que le projet avance bien, je me heurte à des questionnements que j’aimerais partager avec vous.
🚩 Pour vivre ce voyage dans les Hébrides extérieures différemment, craquez pour notre ebook poétique et illustré, disponible en un clic 🚩
Un ebook sur les Hébrides extérieures : et pourquoi pas ?
A l’origine, mon projet de voyage dans les Hébrides extérieures était prévu en solo. Intriguée par ces îles du nord-ouest de l’Ecosse, j’avais dessiné un itinéraire de quinze jours, en partant du sud de l’archipel (l’île de Barra) jusqu’à Stornoway, sur Harris & Lewis. Je me réjouissais beaucoup de partir à l’aventure, toute seule, après une saison intense à Edimbourg. Tout était déjà bien organisé quand j’ai évoqué mon projet avec mon ami Benjamin, que je connais depuis plus de dix ans. Doté d’un talent d’illustrateur fou, il était à la recherche d’un nouveau projet pour la rentrée et moi, j’ai toujours eu envie de travailler avec lui.
Vous vous en doutiez au vu du nombre d’articles déjà écrits sur cette aventure : j’ai passé un moment incroyable, là-haut, en totale liberté. Grâce à mon pass Spirit of Scotland, j’ai pu emprunter tous les trains et tous les ferries qui me donnaient envie, sans forcément tout planifier à l’avance. Et grâce au réseau Scottish Independent Hostels, j’ai dormi dans des lieux formidables.
Voici les étapes déjà écrites :
✰ Les Hébrides extérieures, mon aventure insulaire
✰ Tour à vélo de l’île de Barra
✰ South Uist, errements dans une lande délabrée
✰ Le mystère de la sirène de Benbecula
✰ Harris, nous voilà
✰ Entre les menhirs de Callanish et les mystères d’Uig
J’ai encore plusieurs articles prévus : l’histoire des Chessmen de Uig, mon coup de coeur pour Stornoway et enfin, une rétrospective des hostels à découvrir dans les Hébrides extérieures. Chaque chose en son temps…
Je n’avais pas de projet d’écriture vraiment établi avant le départ, et même après avoir beaucoup discuté avec Benjamin, nous ne savions pas si nous allions avoir assez de contenu pour produire quelque chose. Mais finalement, le projet s’est imposé de lui-même : chaque soir, à l’hostel, nous installions notre petit camp : Benjamin prenait son bloc de feuilles, sa trousse, et moi je prenais mon carnet et mon appareil photo. Pendant plusieurs heures, nous restions ainsi, en silence, à écrire et à dessiner. Parfois, je faisais la conversation avec les autres occupants de l’auberge. Parfois, je m’occupais de refaire du thé et du café. Parfois, je gribouillais, j’envoyais des photos, je faisais mes petits tweets, avec mon hashtag #HebridezMoi. C’était aussi le moment pour planifier les journées à venir, et pour rêver. J’ai glandé, un peu, mais finalement, jour après jour, les pages se sont entassées. Et je me suis surprise moi-même : seule, aurais-je pu me tenir à ce rythme ?
C’était, pour moi, le premier niveau d’écriture. Le stylo, le carnet, les pages numérotées à la main jusqu’à 75.
Le deuxième niveau d’écriture, c’était les articles sur le blog, avec mon ton habituel.
Mais cette fois-ci, j’avais envie d’aller plus loin. D’essayer de progresser, de me mettre en danger. J’ai donc embrayé sur un troisième niveau d’écriture.
Certains savent peut-être que j’ai un autre blog – peu alimenté en ce moment, malheureusement – qui s’appelle Rita s’en va. J’y expérimente une autre manière d’écrire, et ça m’aide pas mal. Pour écrire sur cet autre blog, j’ai besoin d’un peu plus de temps, d’être dans un certain état d’esprit. C’est un rythme vraiment différent. Lors de mon voyage dans les Hébrides, j’ai eu envie d’aller un peu plus loin dans cette direction.
Et pendant ce temps-là, Benjamin dessinait, dessinait, dessinait.
C’était dit : nous allions écrire un ebook ensemble, pour raconter ce voyage. Ce serait une première pour tous les deux, et nous avions assez envie de maîtriser chaque étape du processus. Oui, on a peur de se planter. On a peur d’offrir quelque chose de mauvais. Mais on essaye de le faire pour nous, avant tout, pour nos proches aussi.
Nous n’allons pas écrire un guide, nous allons écrire l’histoire d’un itinéraire, d’un automne ensoleillé, des impressions cueillies au bord de la route.
Des questions et des doutes : lecteurs, pouvez-vous nous aider ?
Chaque jour, je pense à ce voyage marquant dans les Hébrides extérieures. Chaque jour, j’ai envie d’y retourner. Voilà cinq mois que je suis rentrée, et pourtant, ce voyage est encore très présent dans mon cerveau. Le fait d’avoir laissé passer tant de temps m’inquiète un peu : les impressions, forcément, ont un peu fané. Les détails s’estompent. J’ai commencé à travailler sur ce projet d’ebook dès le lendemain de mon retour à Edimbourg, mais je n’avais pas anticipé un changement dans ma vie professionnelle qui allait me priver d’un peu de temps personnel. Les mois ont succédé aux semaines, il y a eu des moments où j’ai travaillé intensément, et d’autres où je n’ai pas ouvert un seul fichier. Benjamin était rentré en France, et des Hébrides, il ne restait qu’un tas de coquillages sur ma table de nuit.
Mes premières questions concernent le contenu lui-même. Je ne dis pas que j’ai un niveau d’exigence moindre pour mon blog, mais j’ai souvent l’impression que ce que j’écris pour l’ebook n’est pas assez bon. Du coup, je réécris énormément, je rallonge, je raccourcis, et finalement je n’ai pas l’impression d’avancer. J’ai aussi une certaine peur de l’écriture : j’ai l’impression qu’il n’y a pas le droit à l’erreur. Si je choisis ce mot, et pas un autre, il faut que je sois sûre. Il faut une raison. Ecrire sur internet me semble moins « indélébile ». Et pourtant… On ne parle pas d’une édition papier. C’est d’ailleurs étrange que je ressente cela, puisque j’ai souvent participé à des projets éditoriaux. Mais là, c’est différent : ce projet est bien plus personnel. Ce n’est pas une commande, c’est une expérience.
Un sentiment d’imposture, ce vieil ami que je connais bien, s’est installé : pourquoi vouloir parler des Hébrides extérieures alors que j’y ai passé… Deux semaines ? Qui suis-je pour m’exprimer sur ce sujet ? Pourquoi vouloir faire la blogueuse énervante à parler de tout, tout le temps ? Ne puis-je pas simplement garder ces belles images pour moi ?
Ensuite, j’ai compris récemment que mon principal frein, c’était les solutions techniques qu’il fallait trouver. Et c’est là que j’ai envie de faire appel aux lecteurs de French Kilt. Avez-vous des conseils quant à l’édition d’un ebook ? Auriez-vous des logiciels à nous recommander ? Bien que j’avais l’intention de tout faire toute seule, je pense de plus en plus à travailler avec un freelance qui pourrait prendre en charge la création technique de l’ebook et son intégration sur French Kilt. Benjamin et moi sommes sans doute capables d’assurer le boulot jusqu’à la mise en page, mais l’étape de la fabrication du fichier lui-même et du développement d’un système de vente via French Kilt me donne des sueurs froides. Si vous avez dans votre entourage quelqu’un capable de nous fournir un devis pour ce service, n’hésitez pas à nous mettre en contact.
Enfin, voilà la question que je pose à tous les gens à qui je parle de mon projet : qu’est-ce que ça vaut, un ebook ? Celui-là sera d’un genre un peu spécial, puisqu’on y trouvera plutôt des jolis mots et de magnifiques dessins, pas vraiment d’informations pratiques. J’ai pensé à un système de donation libre… Mais je pense qu’il serait assez important de déterminer un prix fixe pour ce projet. Rien d’exorbitant, naturellement : je fais là confiance à ma propre expérience de consommatrice sur internet. Vous est-il déjà arrivé d’acheter un ebook ? Quelle était la fourchette de prix ? Bien sûr, tout est différent selon que l’on parle d’un vrai guide de voyage, d’un roman, ou d’un objet créatif non-identifié et auto-édité comme le nôtre…
Finalement, la seule vraie question, c’est : liriez-vous un récit de voyage, sur un ton un peu particulier, illustré, dans un format ebook ? C’est à dire, sur votre ordinateur, votre liseuse, votre tablette ou votre smartphone…
Tous vos conseils et idées seront accueillis avec gratitude. Je ne devrais peut-être pas partager ces doutes à ce niveau-là du projet, car je sais que vous allez m’attendre au tournant. Si je ne disais rien, je pourrais renvoyer tout celà au placard à n’importe quel moment. Mais… Je veux vraiment y arriver.
Cohérence et intérêt du contenu, challenge technique, distribution. Voilà les trois principaux aspects qui me font réfléchir dans ce projet. Et pourtant, j’ai très envie d’aller au bout : même si tout n’est pas parfait, même si on aurait pu aller plus loin, je crois que je serai satisfaite de boucler la boucle. Benjamin et moi faisons de notre mieux pour pouvoir enfin publier notre ebook sur les Hébrides extérieures, avant le début de la haute saison. Challenge accepted !