Vivre à Edimbourg c’est aussi décider d’aller sur le bord de mer alors que le soleil est déjà quasi couché. La marée montante. Pas de vent. Temps doux. Le son de vagues et les lumières de la ville. Et la un mec sort du noir à un mètre de toi. Tu ne l’avais pas vu venir. Il a un bébé accroché dans le dos et s’excuse de t’avoir surpris. Il te préviens. “Il y en a un autre”.
Son autre fils de cinq ans arrive aussi. Ils marchent sur la pointe des pieds sur le ponton de bois et s’avancent lentement dans la mer. “Je vais voir à combien de degrés elle est ! Vous êtes d’où ?” Lui est tchèque. Ils se baignent avec sa femme et ses enfants dans la mer tous les jours depuis août. “On s’est dit que c’était trop bête de ne pas le faire, on habite juste en face, on la voit tous les jours. Le soleil la chauffe et elle met beaucoup de temps à refroidir. Elle est encore bonne je pense.”
Il est revenu avec nous sur la plage et la lumière qui s’agite à dix mètres sur le ponton c’est celle qui est fixée sur la tête de son gamin qui veut absolument rentrer dans l’eau. Il lui dit non en tchèque. J’imagine. Et continue la conversation. C’est l’Europe. C’est tellement simple de bouger, ils se sont dit que vivre un an ou deux ici et permettre aux enfants d’apprendre l’anglais, c’était une bonne idée. “Táta!”. Il va chercher son fils. Et son thermomètre. Il sourit. “Vous voyez ? 12 degrés !”